La perspective médiationniste en linguistique

Résumé Fr

Ce texte se propose de formuler les principes de base d’une théorie linguistique médiationniste prenant acte de la thèse selon laquelle le langage humain, loin de ne constituer qu’un simple instrument d’expression pour nos pensées, joue un rôle déterminant dans les processus de la cognition humaine. Vygotski, comme on le sait, a fourni des arguments décisifs en faveur de la nature sémiotique de la pensée humaine. Toutefois, ses travaux s’inscrivaient en totalité dans le cadre d’une théorie développementale. Quant à ses continuateurs, ils n’ont jamais vraiment pris la langue elle-même pour objet de leurs analyses. Notre démarche est d’un autre ordre, puisque, tout en nous gardant d’identifier purement et simplement le langage à la pensée humaine, nous tentons de tirer les conséquences de la perspective médiationniste pour la théorie linguistique dans son ensemble : de la langue au discours.Les concepts clés sont ici ceux de ressources sémiotiques et d’action linguistique : les significations linguistiques (significations des morphèmes, des lexies, des structures morphosyntaxiques signifiantes) doivent être considérées comme des ressources mises en œuvre par les locuteurs dans leurs actions linguistiques (interactions véritables ou langage intérieur). Ces ressources, historiquement et socialement constituées, assurent deux fonctions complémentaires et indissociables : une fonction d’analyse des situations (fonction intellective) et une fonction d’action avec et sur autrui (fonction interactive).Est également posé et justifié le principe de l’efficacité (relative) du langage, principe qui offre à la linguistique un critère opératoire lui permettant d’évaluer ses propres résultats, notamment dans le domaine sémantique.Enfin, est défini à grands traits le propos d’une sémantique de la syntaxe.

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