Les Regulae et l’interprétation néokantienne

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Les Regulae ad directionem ingenii sont sans doute un des textes les plus passionnants de Descartes et représentent encore aujourd’hui un défi pour les philosophes et pour les historiens de la philosophie. À partir des années 60 du XIXe siècle, le néokantisme fleurissant surtout en Allemagne a établi une tradition interprétative qui a voulu voir le jeune Descartes comme l’initiateur de la révolution copernicienne de Kant. En particulier, l’école de Marbourg a porté l’attention d’une manière très attentive justement sur les Regulae, en élaborant une interprétation qui demeure encore une référence importante pour la recherche savante qui vise à sonder le lien inextricable, chez Descartes, entre le « bon sens » et la mathesis universalis. Un lien qui est à l’origine de la pensée cartésienne et qui nous permet d’apprécier la valeur de la lecture néokantienne plus d’un siècle après.

Descartes’ Regulae ad directionem ingenii are surely one of his most exciting texts. They represent still today a challenge both for philosophers and historians of philosophy. Since the 1860s the emerging (especially in Germany) Neokantian movement has elaborated an interpretation that considers the young Descartes as a forerunner of Kant’s Copernican revolution. In particular, the Marburg School has pointed out carefully the importance of the Regulae, proposing thereby an investigation that remains a point of reference for the scholarship. At issue is the inextricable relationship between the « bon sens » and the mathesis universalis. Such a relationship represents the origin of the Cartesian thought and it allows us to appreciate the Neokantian interpretation over a century later.