Spectacles et édifices de spectacles dans l'Antiquité tardive : la Mémoire prise en défaut

Résumé En Fr

Where, how long, and in what manner did the Roman games continue? While this note does not pretend to answer these questions definitively, they are nevertheless here approached in light of new studies, with special attention paid to the burden of tradition, which seems often to obscure — if unconsciously — part of history. The “effort of memory” is not an exclusively modern phenomenon. Whatever the mechanisms which trigger it might be, it is ubiquitous in all times and in all civilisations, and manifests itself by means of different modalities, be they oral or written, mythological or historical. Memory is an integral part of people's knowledge of their own time. Whatever form it takes and whatever events or personalities it seeks to highlight, memory is necessarily selective, and the portrait is draws is partial, in every sense of the word. More often than not, the choices made by memory generate ignorance, and this ignorance is perpetuated rather than eliminated by subsequent generations, until eventually deeply embedded in the transmission of our knowledge. Late Antiquity has been profoundly affected by the capriciousness of memory. A telling illustration is provided by the Roman games, which the so-called Renaissance and following centuries preferred to have disappear with the fall of the Roman Empire and the rise of Christianity. This “faulty memory” even persists to a certain extent today.

Où, comment et jusqu'à quand les jeux romains ont-ils perduré ? Sans prétendre répondre à ces questions, l'intervention a tendu à les aborder à la lumière des travaux récents, en focalisant l'attention sur l'incidence de la tradition qui, bien souvent, paraît masquer, plus ou moins inconsciemment, une part de notre histoire. L'« effort de mémoire » n'est pas un phénomène exclusivement moderne. Quels qu'en soient les facteurs déclenchants, il existe de tout temps et prend des formes différentes, de la tradition orale à la notion de patrimoine et d'histoire moderne, en passant par les récits historiques ou mythologiques rapportés par les Anciens. Cet effort de mémoire participe de la connaissance qu'ont les hommes de leur propre temps. Plus saisissant encore, il fait toujours œuvre de sélection selon la forme qu'il prend, les événements ou les hommes qu'il veut mettre en valeur, et offre par conséquent un témoignage partiel, voire partial. Or, les choix qu'il opère génèrent le plus souvent de véritables lacunes que les générations suivantes « cultivent » faute peut-être de s'en inquiéter, jusqu'à ce qu'elles fassent partie intégrante de notre savoir et soient absorbées comme telles. Il en est ainsi de ce que nous appelons l'Antiquité tardive — i.e. autour des IVe et VIIe ou VIIIe siècles —, et en particulier en matière de spectacles et d'édifices de spectacles que la dite Renaissance et les siècles suivants ont eu tendance à faire disparaître tout naturellement avec la chute de l'Empire de Rome et la montée du christianisme, si bien qu'aujourd'hui l'expression de cette vérité est devenue un véritable aphorisme, encore vivace dans nombre d'esprits.

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