31 mars 2007
Fabienne Dugast, « Spectacles et édifices de spectacles dans l'Antiquité tardive : la Mémoire prise en défaut », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.9pl514
Où, comment et jusqu'à quand les jeux romains ont-ils perduré ? Sans prétendre répondre à ces questions, l'intervention a tendu à les aborder à la lumière des travaux récents, en focalisant l'attention sur l'incidence de la tradition qui, bien souvent, paraît masquer, plus ou moins inconsciemment, une part de notre histoire. L'« effort de mémoire » n'est pas un phénomène exclusivement moderne. Quels qu'en soient les facteurs déclenchants, il existe de tout temps et prend des formes différentes, de la tradition orale à la notion de patrimoine et d'histoire moderne, en passant par les récits historiques ou mythologiques rapportés par les Anciens. Cet effort de mémoire participe de la connaissance qu'ont les hommes de leur propre temps. Plus saisissant encore, il fait toujours œuvre de sélection selon la forme qu'il prend, les événements ou les hommes qu'il veut mettre en valeur, et offre par conséquent un témoignage partiel, voire partial. Or, les choix qu'il opère génèrent le plus souvent de véritables lacunes que les générations suivantes « cultivent » faute peut-être de s'en inquiéter, jusqu'à ce qu'elles fassent partie intégrante de notre savoir et soient absorbées comme telles. Il en est ainsi de ce que nous appelons l'Antiquité tardive — i.e. autour des IVe et VIIe ou VIIIe siècles —, et en particulier en matière de spectacles et d'édifices de spectacles que la dite Renaissance et les siècles suivants ont eu tendance à faire disparaître tout naturellement avec la chute de l'Empire de Rome et la montée du christianisme, si bien qu'aujourd'hui l'expression de cette vérité est devenue un véritable aphorisme, encore vivace dans nombre d'esprits.