La création des vérités éternelles dans la postérité de Descartes

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2007

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Giuliano Gasparri, « La création des vérités éternelles dans la postérité de Descartes », Revue philosophique de la France et de l'étranger, ID : 10670/1.9pveaz


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La création des vérités éternelles dans la postérité de Descartes Cette étude porte sur la réception et les développements de la théorie cartésienne de la création des essences et des vérités éternelles entre 1650 et 1700. L’histoire de la théorie cartésienne des vérités éternelles, énoncée pour la première fois dans les lettres de Descartes à Mersenne en 1630 (AT I, 145-153), touche à de nombreux problèmes philosophiques, du statut des axiomes logico-mathématiques aux questions théologiques sur le rapport entre possibles et toute-puissance divine. Tous les philosophes les plus importants, pendant plus d’un siècle, vont se confronter avec l’idée de la dépendance de Dieu des vérités éternelles, qui sera l’une des questions les plus épineuses que la théologie rationnelle tentera de resoudre. Autour du noyau de la thèse énoncée par Descartes, gravitent à des distances différentes les opinions de ses défenseurs et de ses critiques. Ainsi se dessinent différents « degrés » d’adhésion à la théorie : la plupart des auteurs les plus fidèles à Descartes l’acceptent, mais excluent la contingence des vérités concernant l’essence divine et nient la supériorité de Dieu sur le principe de contradiction. Une pensée qui constitue pour nous le modèle par excellence de la rationalité géométrique moderne fut perçue dans les faits par les contemporains comme irrationnelle. Selon ce point de vue, Descartes non seulement aurait échoué dans la tentative de fonder la certitude de la raison sur le critère de l’évidence, mais aurait aussi favorisé le discrédit de la raison même face aux implications paradoxales de certains dogmes théologiques et, en premier lieu, celui de la transsubstantiation.

The creation of eternal truths in Descartes’ posterity This study deals with the acceptance and the developments of the Cartesian theory about the creation of essences and eternal truths between 1650 and 1700. The history of the Cartesian theory of eternal truths, first stated in Descartes’ letters to Mersenne in 1630 (AT I, 145-153), tackles numerous philosophical issues from the status of logico-mathematical axioms to theological questions on the relation between possible worlds and divine omnipotence. For more than a century, all the most important philosophers were confronted with the idea of God’s dependence on eternal truths which was one of the thorniest questions that rational theology tried to solve. Descartes’ thesis is a kind of core around which its supporters and critics’ opinions hover at different distances. Thus different « levels » of support to the theory stand out : the majority of the writers who were the most faithful to Descartes accept it but exclude the contingency of the truths concerning the divine essence and deny God’s superiority over the principle of contradiction. A thought which represents for us the model par excellence of the modern geometrical rationality was effectively perceived by the contemporaries as irrational. From this point of view, Descartes would not only have failed in the attempt of founding the certainty of the reason on the criterion of obviousness, but would have also promoted the discredit of reason itself in the face of paradoxical implications of some theological dogmas and, first and foremost, the one of transubstantiation.

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