Anticipating ageing at home : good reasons, pathways and living conditions. The Gironde study L'anticipation du vieillissement à domicile : bonnes raisons, parcours et conditions d'existence. Le cas de la Gironde En Fr

Résumé En Fr

The ageing of the population is becoming one of the major social issues of the beginning of the 21st century. Balance of pensions, balance of social security accounts, creation of a "5th branch" of social security related to autonomy, on a national scale the stakes induced by the ageing of the population are multiple. At the individual level, the promotion of entrepreneurship and autonomy does not seem to apply to ageing, since a gap persists between the good practices promoted by ageing specialists and the actual practices of ageing people. Through a mixed methodology combining semi-structured interviews associated with housing surveys (56) and the distribution of a questionnaire (159) to people living at home in Gironde, this thesis highlights the existence of a cognitive rationality among the elderly that explains their choices in terms of anticipating ageing. The anticipation and its expression or absence is to be sought in the "good reasons" or "strong reasons" that individuals mobilize. The life course, both residential and life course, is the first dimension influencing individuals' choices in terms of anticipating ageing. Individual experience is a real catalyst for anticipation, marking the perception of advancing age and its anticipation. Ruptures and continuities sometimes encourage the anticipation of ageing, sometimes hinder it. The second dimension relates to group identity, which is understood in its generational, unequal or psychological dimensions. Collective membership or individual identification with a collective defined by a way of thinking about the world transforms the relationship to ageing. Finally, the socio-spatial configurations in which individuals are inserted influence the representations of ageing and the anticipations associated with it. These configurations are first of all relational, composed of the primary social relationships. They are then spatial, specific to the scale of the home and its environment.

Le vieillissement de la population s’impose comme une des questions sociales majeures de ce début de 21ème siècle. Équilibre des retraites, équilibre des comptes de la sécurité sociale, création d’une « 5ème branche » de la sécurité sociale relative à l’autonomie, à l’échelle nationale les enjeux induits par le vieillissement de la population sont multiples. Au niveau individuel, la valorisation de l’entreprenariat et de l’autonomie, ne semble pas s’appliquer au vieillissement puisqu’un écart persiste entre les bonnes pratiques valorisées par les spécialistes du vieillissement et les conduites réelles des personnes vieillissantes. A travers une méthodologie mixte combinant des entretiens semi-directifs associés à des relevés-habités (56) et la diffusion d’un questionnaire (159) auprès de girondins habitants à domicile, cette thèse met en évidence l’existence d’une rationalité cognitive chez les personnes âgées expliquant leurs choix en matière d’anticipation du vieillissement. L’anticipation et son expression, ou son absence, sont à rechercher dans les « bonnes raisons » ou les « raisons fortes » que mobilisent les individus. Le parcours, à la fois parcours résidentiel et parcours de vie, est la première dimension influençant les choix des individus en matière d’anticipation du vieillissement. Véritable catalyseur de l’anticipation, l’expérience individuelle marque la perception de l’avancée en âge et son anticipation. Ruptures et continuités favorisent tantôt l’anticipation du vieillissement, tantôt la freinent. La deuxième dimension est relative à l’identité de groupe, celle-ci est entendue à la fois dans sa dimension générationnelle, inégalitaire ou encore psychologique. L’appartenance collective ou l’identification individuelle à un collectif défini par une manière de penser le monde transforme le rapport au vieillissement. Enfin, les configurations socio-spatiales dans lesquelles sont insérés les individus influencent les représentations du vieillissement et les anticipations qui lui sont associées. Ces configurations sont d’abord relationnelles, composées des relations sociales primordiales. Elles sont ensuite spatiales, spécifiques à l’échelle du logement et de son environnement.