Le managérialisme est un mode de production

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2020

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Actuel Marx

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Gérard Duménil et al., « Le managérialisme est un mode de production », Actuel Marx, ID : 10670/1.9q1te3


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Dans cet entretien consacré à leur livre Managerial Capitalism : Ownership, management and the coming new mode of production (Pluto Press, 2018), G. Duménil et D. Lévy reviennent sur les implications de leur analyse du capitalisme managérial pour l’étude du capitalisme historique, de ses structures de classes fondamentales, et de ses alliances de pouvoirs variables. La thèse du marxisme traditionnel identifiant les managers à une fraction de classe capitaliste s’en trouve critiquée, de même que les présupposés véhiculés par le concept de « capitalisme d’État ». Invités à revenir plus précisément sur leur distinction entre modes de production et « ordres sociaux », comme configurations variables de hiérarchies de pouvoirs et d’alliances de classe, les auteurs clarifient les raisons pour lesquelles ils introduisent une nouvelle catégorie de mode de production managérial qui impose de repenser le mode de production capitaliste lui-même suivant une logique de « l’hybridité ». Celle-ci permet de complexifier les tendances du capitalisme historique sur la longue durée, d’approfondir l’analyse de classe du capitalisme managérial, et d’y spécifier différentiellement, par rapport au « compromis » d’après-guerre (caractérisé par une alliance entre managers et classes populaires sous la direction des premiers), le dernier ordre social en date caractérisé par une alliance « au sommet » entre managers et capitalistes (au détriment des classes populaires) : le néolibéralisme.

In this interview devoted to their book Managerial Capitalism : Ownership, management and the coming new mode of production (Pluto Press, 2018), G. Duménil and D. Lévy address the implications of their analysis of managerial capitalism for the study of historical capitalism, its fundamental class structures and variable power alliances. The thesis of traditional Marxism, identifying managers with a fraction of the capitalist class, is criticized, along with the presuppositions conveyed by the concept of « State capitalism ». Invited to rehearse, in greater detail, their distinction between modes of production and « social orders », as representing variable configurations of power hierarchies and class alliances, the authors clarify the reasons for their introduction of a new category, that of the managerial mode of production, which imposes a rethinking of the capitalist mode of production itself in terms of a logic of « hybridity ». This makes it possible to offer a more complex reading of the long term tendencies of historical capitalism, adding greater precision to the class analysis of managerial capitalism, and thus enabling the authors to specify, in somewhat different terms, relative to the post-war « compromise » (characterized by an alliance between managers and popular classes, under the leadership of the former), what is involved in the latest social order to date, characterized by an alliance « at the top » between managers and capitalists (to the detriment of the popular classes): neoliberalism.

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