Du contrôle de ses actions à l'implication des élèves : la mise en place d'une gestion égalitaire de la prise de parole entre les filles et les garçons par des enseignant-e-s d'école primaire

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2016

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Gaël Pasquier, « Du contrôle de ses actions à l'implication des élèves : la mise en place d'une gestion égalitaire de la prise de parole entre les filles et les garçons par des enseignant-e-s d'école primaire », HAL-SHS : études de genres, ID : 10670/1.9qatww


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Résumé Fr

Gérer l'attribution de la parole dans une classe est un exercice complexe. Il implique de s'inscrire pleinement dans l'immédiateté de la situation d'enseignement, de traiter dans l'urgence une multitude d'informations, de tenir compte de différents paramètres sans s'octroyer le temps de la réflexion. Certes, la communication est ritualisée dans l'enceinte scolaire et fait l'objet d'une codification destinée à assurer le bon fonctionnement des apprentissages. Toutefois, la vie de la classe, les réactions des élèves et celles de l'enseignant-e sont autant d'éléments déstabilisateurs susceptibles de mettre ces règles à l'épreuve et de modifier ce qui avait été initialement prévu par l'enseignant-e dans le cadre de ses préparations. La classe est donc pour ce-cette dernier-ère un espace d'incertitudes et chaque séance une unité temporelle durant laquelle elle-il va devoir négocier un certain nombre d'équilibres : équilibre entre son temps de parole et celui des élèves, entre les élèves entre eux-elles, entre la transmission de connaissances à un groupe et la construction d'un savoir par chacun-e, entre des moments de réflexion et d'institutionnalisation du savoir, entre des moments de concentration et de détente encadrée... La circulation de la parole en classe a été étudiée sous de multiples facettes afin de comprendre avec précision comment fonctionne ce lieu d'enseignement et d'apprentissage mettant en présence un-e maître-sse avec des élèves (Altet, 1994 ; Tardif et Lessard, 1999, pp. 319-357 ; Jarlégan, Tazouti, Flieller, Kerger et Martin, 2010, pp. 67-69 ; Wanlin et Crahay, 2012). Les recherches sur la mixité scolaire s'y sont également intéressées et ont mis en lumière, comme le rappelle Claude Zaidman, « l'existence d'une forme de prise de pouvoir des garçons dans la classe avec la complicité active des maîtres et maîtresses » (1996, p. 100). Celle-ci se manifeste notamment par une domination de l'espace pédagogique et sonore de la classe par les garçons et une répartition différenciée et inégalitaire des interactions verbales par les enseignant-e-s en fonction du sexe de l'élève. Certaines recherches plus récentes nuancent aujourd'hui ces constats, notamment pour l'école primaire (De Boissieu, 2009 ; Jarlégan, 2011), sans pour autant conclure à une stricte égalité . La gestion des interactions en classe selon le sexe de l'élève reste donc une question importante, sur le plan de la recherche comme des pratiques pédagogiques et ce même si elle interfère avec une multitude d'autres variables comme l'origine sociale des élèves, leur niveau scolaire, leur couleur de peau ou leur nationalité (Duru-Bellat, 1995, p. 79).L'objectif de ce chapitre est justement de se mettre du côté des maîtresses et des maîtres pour mieux appréhender ce qui se passe lorsque figure dans leurs intentions la volonté d'assurer une égalité entre les filles et les garçons sur le plan de la prise et de l'attribution de la parole. Il s'agit de s'intéresser aux stratégies de rééquilibrage qu'elles-ils mettent en œuvre et à la manière dont celles-ci influent sur leur travail ; pour ensuite regarder comment leurs élèves acceptent ce nouvel ordre scolaire.

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