Repenser les années 1970. Le cas italien

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1 janvier 2020

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Elisa Santalena et al., « Repenser les années 1970. Le cas italien », HAL-SHS : sciences politiques, ID : 10670/1.9qkmtw


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Des centaines de milliers de personnes prirent part aux luttes sociales des années 1970 (article de Silvia de Bernardinis), qui investirent tous les secteurs, jusqu’aux prisons (article d’Elisa Santalena), et furent le théâtre d’un formidable foisonnement créatif, artistique, culturel et même législatif (article d’Ugo Russo). Si l’assassinat d’Aldo Moro par les Brigades rouges, qui continue d’alimenter bien des fantasmes (articles de Vladimiro Satta et de Paolo Persichetti), est souvent vu aujourd’hui comme le point d’orgue de cette saison de l’histoire italienne, la violence était dans l’air bien avant son enlèvement: certaines publications ouvrières la revendiquent ouvertement comme instrument politique (article de Marie Thirion), l’éditeur Giangiacomo Feltrinelli organise des réseaux clandestins (article d’Eros Francescangeli), tandis que, soutenue par une partie de l’appareil d’État, l’extrême droite engage par des tueries de masse la « stratégie de la tension » dès la fin des années 1960 (article de Mirco Dondi). Au chapitre de la violence doit aussi figurer celle de la répression policière et juridique qui s’abat sur les militants, y compris sur ceux n’ayant pas fait le choix des armes, ce qui conduira la France à offrir asile aux réfugiés italiens, en vertu de la « doctrine Mitterand » (article de Monica Lanzoni). En Italie, la violence de la répression politique conduit à la naissance de Soccorso Rosso, impulsé entre autres par Franca Rame, qui vise à apporter un soutien aux militants exposés à la persécution judiciaire (article de Guillaume Guidon). Les condamnations prononcées par la justice contre les militants politiques de ces années-là et des années suivantes obéissent souvent à une logique propre: elles sont indexées sur le degré présumé de repentir et sur la volonté de collaboration de l’accusé plutôt que sur la gravité objective de son crime. Il faut le garder à l’esprit quand on songe à un cas ayant défrayé récemment la chronique, celui de Cesare Battisti (article de Serge Quadruppani). On mesure alors le choix qu’ont fait certains militants d’assumer pleinement leur parcours politique, en refusant, au prix de lourdes condamnations, de se repentir, de se dissocier ou de collaborer (telle Barbara Balzerani, qui faisait partie du groupe qui enleva et séquestra Aldo Moro).Ce numéro est assorti d’une postface de Davide Steccanella, avocat au barreau de Milan (et défenseur de Cesare Battisti).

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