2013
Cairn
Gabrielle Le Tallec-Lloret, « Vers la fin d'une règle légendaire : concordance des temps et non-concordance modale en espagnol moderne », Langages, ID : 10670/1.9r5yqf
Pour tout hispaniste français la règle de la « concordance des temps » (CDT) est une règle d’or et fait partie de ces « normes » traditionnelles tyranniques, solidement ancrées dans l’enseignement de la syntaxe, alors que leur pertinence au regard de l’histoire de la langue ou de la réalité linguistique de l’espagnol n’a jamais été scientifiquement établie. Dans la tradition grammaticale et linguistique espagnole, l’étude de la CDT est un classement des effets de discours des temps verbaux, assimilant temps verbal et temps vécu, et adoptant une méthode clairement référentialiste. Une autre approche du phénomène est possible avec la nouvelle théorie des modes et des temps de Gilles Luquet, en particulier l’opposition entre un mode actualisant et un mode inactualisant, fondée sur l’observation du signifiant des formes verbales. Au sein du mode inactualisant, la langue espagnole ne contraint à aucun respect ou non-respect de la concordance des temps, mais elle autorise l’alternance en fonction du degré d’inactualité retenu.