2008
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Noamen Baccari et al., « Efficience des banquettes de courbe de niveau, remplissage et envasement d’un réservoir collinaire sous climat semi-aride en Tunisie », HAL-SHS : géographie, ID : 10.1016/j.crte.2007.09.020
Le bassin versant d’El Gouazine (18,1 km2), localisé en Tunisie centrale semi-aride (350 mm de pluie annuelle en moyenne) a été aménagé en banquettes à rétention totale sur 43 % de sa superficie entre juin 1996 et juillet 1997. Pour analyser l’efficience de ces banquettes sur le bassin versant, différentes cartes thématiques (pente, lithologie, occupation des sols, réseau hydrographique ont été croisées, en utilisant un système GIS avec une carte qui indique la localisation des banquettes et de leur rupture. Des contrôles topographiques spécifiques ont également été effectués sur une série de 14 banquettes, pour caractériser le développement de leur capacité de rétention. Pour évaluer l’impact de l’installation de telles banquettes sur le bassin versant, le changement d’apport liquide et solide a été mesuré au débouché du bassin d’alimentation, deux ans avant et huit ans après l’installation des banquettes. Des contrôles sur le site montrent que le dysfonctionnement des banquettes dans le bassin d’alimentation d’El Gouazine ne peut avoir été provoqué par l’homme. Cependant, trois principales causes physiques pourraient expliquer le dysfonctionnement constaté : l’installation des banquettes sur des sols argileux et gypseux, la localisation des ruptures sur le réseau hydrographique et une pente supérieure à 25 %. Les mesures topographiques montrent que la capacité initiale de rétention des banquettes varie entre 1 et 3 m2 par mètre linéaire pour une construction standard à 2,28 m3 ; elles montrent également que, neuf ans après leur construction, les banquettes ont perdu 10 à 50 % de leur capacité de rétention initiale. Après l’installation des banquettes dans le bassin d’alimentation d’El Gouazine, l’apport solide était seulement réduit de 30 %, tandis que l’apport liquide l’était de sept à huit fois pendant une période de quatre ans, ce qui limite beaucoup les possibilités d’irrigation aval. Les coefficients de ruissellement annuel, de 4,5 % avant l’installation des banquettes, étaient à nouveau de 5,1 % en 2002–2003, et le taux d’ensablement était identique, en juin 2005, à ce qu’il était avant l’installation des banquettes. La rupture des banquettes et l’ensablement des canaux amont expliquent ces changements. Les résultats de cette étude pourraient servir à améliorer les plans d’installation de banquettes de courbes de niveau dans les bassins d’alimentation en climat semi-aride, à la fois en augmentant l’efficience des banquettes et en maintenant un débit d’eau suffisant aux réservoirs collinaires.