La dignité de la créature selon la CENH : heurs et malheurs

Résumé Fr En

En 1992, le peuple suisse a accepté en votation populaire d’inscrire dans la Constitution l’exigence du respect de la dignité de la créature. En 1998, la Commission fédérale pour la biotechnologie dans le domaine non-humain (CENH) a été créée, afin de réfléchir à la concrétisation de cette exigence. Ses prises de positions sont exprimées dans des brochures qui, successivement, ont examiné la signification et la portée morale du respect de la dignité des animaux d’abord, puis des plantes. Leur conclusion est que le respect de cette dignité demande que les intérêts des êtres vivants non humains soient pris en considération et fassent l’objet d’une pesée sur une balance qui place dans l’autre plateau les intérêts des êtres humains. L’article retrace l’histoire de cette concrétisation et de sa réception qui a culminé avec la remise à la commission du prix Ig Nobel de la paix.

The dignity of the creature according to the ECNH : good and bad fortune : In 1992, the Swiss people voted to include the requirement of respect for the dignity of the creature in the Constitution. In 1998, the Federal Commission for Biotechnology in the Non-Human Domain (ECNH) was created to ponder the concretization of this requirement. Its positions are expressed in brochures that successively examine the meaning and moral significance of respecting the dignity of animals first, and then of plants. Their conclusion is that respect for this dignity requires that the interests of non-human living beings be taken into consideration and weighed on a scale that places the interests of human beings on the other pan. This paper recounts the history of this realization and its reception, which culminated in the award of the Ig Nobel Peace Prize to the commission.