20 mars 2012
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Edwige De Boer, « Les dossiers de grâce des auteurs d’attentats politiques dans la France du XIXe siècle », HAL-SHS : sciences politiques, ID : 10.4000/lrf.416
Les attentats politiques, de Cadoudal à Vaillant, sont nombreux au XIXe siècle et donnent lieu à une répression sévère et à des peines capitales. Pourtant, face à des actes aussi graves, le pouvoir peut avoir intérêt à choisir le pardon et à faire grâce aux coupables. Il renforce ainsi son prestige moral, à l’exemple du Christ ou de Cinna. Mais la grâce est ambiguë : geste de réconciliation, elle est aussi le pardon du vainqueur qui humilie le vaincu. C’est pourquoi elle est rarement sollicitée pour des crimes politiques. Les discours font souvent l’éloge de l’usage politique de la clémence. Pourtant, dans les faits, les cas de grâce sont rares. Les dossiers de recours révèlent la peur du complot politique, l’attachement à des châtiments éliminatoires et exemplaires. Surtout, le poids de l’opinion semble déterminant lorsque ces attentats ont fait des victimes. L’opinion indignée percevrait la grâce comme un geste de faiblesse alors qu’elle demande à être vengée et protégée.