La nouvelle bataille des Falaises rouges ? : À propos du manuel commun « Chine – Corée – Japon »

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2007

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Alain Delissen, « La nouvelle bataille des Falaises rouges ? : À propos du manuel commun « Chine – Corée – Japon » », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, ID : 10670/1.9thyde


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En 2002, l’agrément donné au Japon à un nouveau manuel d’histoire ouvertement révisionniste déclenche chez ses voisins une vague de protestation et de polémiques si puissante qu’elle semble mettre à mal une décennie réussie d’« intégration de l’Asie orientale ». Certes, cette notion qui fait florès entre Chine, Corée et Japon relève de plusieurs régimes de fonctionnement. Elle renvoie à des faits actuels bien ancrés, un projet politique futuriste, des ébauches sectorielles d’intégration, un thème récurrent du discours politique. Dans ce dispositif et dans cette conjoncture, l’histoire est appelée à jouer un rôle clé : facteur de blocage fréquemment invoqué au nom d’« un passé qui ne passe pas », on lui intime de se dépasser afin d’« ouvrir le futur ». C’est du moins le titre dont s’est doté en 2005 un manuel d’histoire moderne de l’Asie orientale, élaboré en commun et publié simultanément en trois langues par des chercheurs et enseignants des trois pays. À partir de deux idées principales (l’achèvement en cours de trois trajectoires nationalistes ; une sortie de guerre ratée en 1945), il s’agit dans cet article d’éclairer les conditions géopolitiques qui ont guidé le projet de manuel « alternatif » CJK (China, Japan, Korea). Le contenu, consacré pour l’essentiel aux troubles et aux tragédies du 20e siècle, sera décrit dans le menu de ses thèmes, références, sujets tabous et dispositifs rhétoriques. L’exploration parallèle des modalités sociales et institutionnelles de sa réalisation permettra enfin d’esquisser une première étude d’impact : au final, les conditions d’accueil par le grand public et d’insertion pédagogique dans les écoles de Chine, de Corée et du Japon sont-elles bien comparables ?

In 2002, the permission given in Japan for a new, openly revisionist history textbook has set off such a powerful wave of protest and polemics among its neighbors that it seems to be jeopardizing a successful decade of “integration of East Asia”. This productive notion in China, Korea and Japan functions on several levels. It goes back to real and well-anchored facts, a futuristic political project, and sectorial attempts at integration, a recurrent theme of political discourse. In this arrangement and this period, history was called on to play a major role: often considered as an obstructive factor invoked in the name of “a past that doesn’t pass”, history is called upon to go beyond itself to “open the future”. At least that is the title of the 2005 East Asian modern history textbook, prepared jointly and published simultaneously in three languages by scholars and teachers of the three countries. The two main ideas (the ongoing conclusion of three nationalist paths and a failed way out of war in 1945) are the basis for an analysis of the geopolitical conditions framing the CJK (China Japan, Korea) “alternative” textbook project. The content essentially focuses on the troubles and tragedies of the 20th century and will be described in detail in its themes, references, taboos and rhetorical choices. The parallel exploration of the social and institutional modalities of its publication will lead to a first impact study: in the end, can one compare the way the general public receives it and its pedagogical acceptance in the schools in China, Korea and Japan?

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