Comment la rue tue ? La disparition

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Comment se fait-il que ceux qui ont vécu un certain temps dans la rue meurent pour la plupart prématurément. On peut invoquer toutes sortes de raisons, mais la principale est sans doute le traumatisme provoqué par le fait d’avoir un jour connu l’expérience de n’être vraiment plus rien. Après cette disparition, il n’est pas facile de «reparaître». On prendra ici l’exemple particulier, troublant mais fréquent, de ceux qui s’étaient pourtant engagés dans un processus de «réinsertion» et décèdent au moment où ils semblaient «sauvés». Le plus grave, c’est que notre société, tout en les aidant à survivre, s’emploie aussi à les faire disparaître: le psychologue dit qu’elle les maintient dans l’«abjection», l’urbaniste qu’elle les cache et les déplace, l’anthropologue qu’elle va jusqu’à dénier le fait massif ces morts gênants en escamotant. Et on peut s’interroger sur les modalités d’une aide sociale qui préfère l’action massive, spectaculaire et dans l’urgence, à un accompagnement personnel, à l’écoute de ceux qui ont d’abord besoin de retrouver confiance et dignité.

Why do people which were some time homeless die prematurely? The principal reason is certainly that one day they experimented the traumatism to be nobody. After such a disappearing it is not easy to reappear. Those who were nevertheless engaged in a reinsertion program and who die at the moment of their «rescue» is a disturbing exemple. Our society tries to help them to live but is also harmful: psychologist says that society keep them into «abjection», urbanist that it hides and moves them, anthopologist that it denies their death. We can wonder about the modalities of social help that prefers spectacular massive action than personal listening of those who need to find trust and dignity again.

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