République VII 537d-539d : un cas de schizophrénie socratique ? Réponse à un article de L.-A. Dorion

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2019

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Anthony Bonnemaison, « République VII 537d-539d : un cas de schizophrénie socratique ? Réponse à un article de L.-A. Dorion », Revue de philosophie ancienne, ID : 10670/1.9x77j2


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Socrate, en République VII 537d-539d, montre tous les dangers d’un contact précoce avec la réfutation pour les futurs gardiens de la cité. Dans un article important, Louis-André Dorion y lit une critique généralisée de l’ elenchos socratique dans la bouche de Socrate lui-même. Son insuffisance tiendrait au fond à la dimension aporétique de sa démarche, laquelle risque toujours de corrompre les jeunes si aucun savoir positif – la dialectique – ne vient s’y substituer. Cet article examine le contexte argumentatif spécifique du dialogue pour montrer les difficultés que pose une telle interprétation. La charge polémique du texte est bien plutôt dirigée contre une certaine conception populaire de la paideia relayée par Isocrate, qui préconise une pratique précoce de la philosophie pour la délaisser ensuite au profit d’activités plus nobles. Mais au-delà de sa dimension polémique, ce passage de la République montre surtout les dangers inhérents au dialegesthai, et le risque toujours présent qu’il tourne à l’éristique.

In Republic VII 537d-539d, Socrates shows the dangers of refutation for the future guardians of the kallipolis. In an important study, Louis-André Dorion interprets this passage as a criticism of elenchos in general by none other than Socrates himself. The inadequacy of this method would consist in its aporetic character, inasmuch as this method would always risk corrupting the youth, unless positive knowledge, i.e. dialectic, replaces it. The purpose of this article is to show that such an interpretation raises more problems than it solves. It is argued that this passage is better understood as polemicizing against the popular conception of paideia, conveyed by Isocrates, who advocates the practice of philosophy for the youth followed by the practice of nobler activities. Beyond its polemical aspect, this passage shows most importantly some of the dangers of practicing dialegesthai, notably turning into eristic, a danger that dialectic is always exposed to.

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