Une rue du nord de Londres et ses magasins : imaginaire et usages

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2005

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Daniel Miller, « Une rue du nord de Londres et ses magasins : imaginaire et usages », Ethnologie française, ID : 10670/1.9xz50i


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L’auteur s’interroge sur la façon de penser une rue et ses commerces dans le Londres cosmopolite d’aujourd’hui. Il privilégie l’« ordinaire » par rapport au « particulier » ; cela le conduit à choisir comme terrain d’étude une rue la plus « quelconque » possible, avec pour paradigme ce qu’il nomme « empirisme radical ». Contre toute attente, seuls deux petits commerces, le coiffeur et le quincaillier, parviennent à donner du « sens à la rue », c’est-à-dire à devenir un lieu de sociabilité intense. Le reste des boutiques est en déclin. Les habitants des couches populaires ne s’identifient pas à ces magasins qui restent, à leurs yeux, trop chers. Ils aspirent à consommer dans les supermarchés plus éloignés géographiquement et socialement. Les classes moyennes ne fréquentent pas régulièrement les petits commerces. Pourtant, elles les défendent comme services de proximité pour les classes plus modestes. Elles préfèrent se rendre dans les boutiques sélectes de galeries commerçantes plus huppées. Elles y trouvent un décor victorien qui suscite de la nostalgie, à partir de laquelle elles construisent un imaginaire. L’auteur analyse cet imaginaire comme un mythe – au sens anthropologique – c’est-à-dire un récit susceptible de résoudre des contradictions idéologiques. Ce récit est aussi une esthétique urbaine qu’il est nécessaire d’étudier pour comprendre le « sens de la ville ».

The author studies how to think a street and its shops in cosmopolitan London of today. He prefers the « ordinary » to the « particular » and chooses as field study the most ordinary street possible with what he calls « radical empiricism » as paradigm. Contrary to expectation only two small shops, the hairdresser’s and the hardware shop, are successful in creating a sense of the street, i.e. in turning it into a place of intense sociability. The other shops are on the decline. The working class do not identify themselves with them that they find too expensive. They desire to consume in geographically and socially more remote supermarkets. The middle class do not regularly shop at small shops. They however defend them as corner shops for poorer classes. They prefer to go to the more select shops of posher shopping malls. They find there a Victorian décor susciting nostalgia on which they build their imagination. The author analyses this imagination as a myth – in the anthropological sense – i.e. as a story able to resolve ideological contradictions. This story is also an urban aesthetics that must be studied to understand the « sense of the town ».

ZusammenfassungDer Autor studiert, wie er eine Strasse und ihre Geschäfte in dem heutigen kosmopolitischen London denken muss. Er privilegiert das « Gewöhnliche » gegenüber dem « Eigentümlichen » und wählt die möglichst gewöhnliche Strasse mit dem von ihm sogenannten « radikalen Empirismus » als Paradigma. Wider alles Erwarten gelingen nur die zwei kleinen Geschäfte des Friseurs und des Eisenwarenhändlers, der Strasse einen Sinn zu geben, das heisst aus ihr einen Ort intensiver Soziabilität zu machen. Die anderen Geschäfte sind im Rückgang begriffen. Die Bewohner aus den unteren Volksschichten identifizieren sich nicht mit ihnen, die sie zu teuer finden. Sie wünschen ihre Einkäufe in mehr geographisch und sozial entfernten Supermärkten zu machen. Der Mittelstand besucht nicht regelmässig die kleinen Läden, aber verteidigt sie als nahe Geschäfte für ärmere Schichten. Sie haben lieber, in die mehr exklusiven Geschäfte der vornehmen Einkaufsgalerien zu gehen. Dort finden sie eine viktorianische Ausstattung, die ihre Sehnsucht erregt, auf der sie ihre Vorstellungswelt bauen. Der Autor analysiert diese Vorstellungswelt als einen Mythos – im anthropologischen Sinn – das heisst eine Erzählung, die ideologische Widersprüche lösen kann. Diese Erzählung ist auch eine urbane Ästhetik, die studiert werden muss, um den « Sinn der Stadt » zu verstehen.

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