Adieu Tito, Bonjour Europe : La République de Macédoine face aux dilemmes du passé communiste et de l'avenir européen

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2008

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Tchavdar Marinov, « Adieu Tito, Bonjour Europe : La République de Macédoine face aux dilemmes du passé communiste et de l'avenir européen », L'Europe en Formation, ID : 10670/1.9z6a8t


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Cet article traite de la remise en cause actuelle du passé communiste yougoslave en République de Macédoine. En avril 2006, le Parlement vota, une « déclaration d’excuse aux victimes du communisme », ce fut là l’apogée des débats publics, commencés juste après l’indépendance de la Macédoine et qui, continue toujours aujourd’hui.Cependant, le gouvernement précédent décida d’acquitter les prisonniers politiques du régime communiste, considérés depuis comme « personnes condamnées pour leur lutte pour une Macédoine unie et indépendante ».Des historiens critiques ont insisté sur un réexamen complet du passé communiste et ont publié des travaux dénonçant en même temps la version historique héritée de la période yougoslave mais aussi l’image positive qui en est restée.Ces initiatives trouvèrent des opposants dans ceux qui voulaient perpétuer la mémoire des résistants du PC Yougoslave durant la deuxième guerre mondiale et qui revendiquaient l’importance du régime Yougoslave pour la nation et la structure de l’état Macédonien.Les anciens partisans accusèrent de mensonge les héros nouvellement proclamés de la lutte anticommuniste pour une Macédoine indépendante. Ces débats opposent non seulement des interprétations historiques mais aussi des statuts sociaux et des symboles différents. Suivant cette idée, les initiatives en question pourraient être perçues comme des « politiques de la mémoire », c’est-à-dire comme stratégies qui se réfèrent à des mémoires différentes de façon à valider des revendications qui seraient imparfaites ou récemment contestées.Toutes politiques de la mémoire doivent néanmoins faire face à nombre de questions, venant de ses détracteurs, qui montreraient la sélectivité de chaque personne qui traiterait avec son passé.En essayant d’expliquer ces problèmes, stratégies et participations, cet article insistera sur la multiplicité des acteurs sociaux jouant un rôle dans le débat postcommuniste : politiciens, historiens, journalistes, et les « nouveaux venus » sur la scène publique.Il analysera leurs conséquences sur les décisions politiques locales et l’historiographie mais aussi leurs effets dans un concept plus général. En réalité, c’est la condamnation des régimes communiste initiée par des institutions supranationales, telle l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe. Dans ce contexte, la reconsidération du passé yougoslave est la réponse spécifiquement macédonienne pour un agenda de politique extérieure qui incite le pays à réarticuler son rapport à son passé de manière à atteindre ses ambitions pour le futur : l’OTAN et l’adhésion à l’UE.

Farewell Tito, Hello Europe – Anticommunist Revisionism in the Republic of MacedoniaThe article focuses on the current revision of Yugoslav communist past in the Republic of Macedonia. When in April 2006, the State Parliament voted a declaration of excuse to the victims of communism, this was just the culmination of public debates that began soon after the independence of Macedonia and still continue. Meanwhile, the former government decided the exculpation of political prisoners of the communist regime, treated from now on as ‘people sentenced because of their struggle for independent and unified Macedonia’. Revisionist historians insisted on a general reevaluation of communist past and published works denouncing both the historical narrative inherited form the Yugoslav period and the positive representations of the latter.These initiatives were opposed by those who perpetuate the memory of PCY-led communist resistance during the Second World War and claim the importance of the Yugoslav regime for the Macedonian nation and statehood. Heroes of the partisan movement accused of treachery the newly proclaimed heroes of the anticommunist struggle for independent Macedonia. These debates certainly oppose not only historical interpretations but also different social statuses and symbolic capitals.In this sense, the initiatives in question could be seen as “politics of memory”, i.e. as strategies which refer to different memories in order to lay claims for a symbolic position that is either deficient or recently contested. Each of the politics of memory must nevertheless face number of questions, raised by the opposite one, showing the selectivity of every collective dealing with the past.Trying to explain these problems, strategies and stakes, the article emphasizes the multiplicity of social actors involved in the post-communist debates: politicians, historians, journalists, ‘newcomers’ on the public scene. It surveys their consequences over domestic political decisions and historiography but also considers themselves as effects of a more general context. Namely, this is the condemnation or the communist regimes launched by supra-national institutions like the Parliamentary Assembly of the Council of Europe. In this sense, the revision of Yugoslav past is the specific Macedonian answer to a global political agenda that urges the country to rearticulate its relationship to the past in order to fulfill its ambitions for the future: NATO and EU membership.

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