Compte rendu de Miriam Davide (dir.), "La corrispondenza epistolare in Italia. Secoli XII-XV", Trieste-Roma, CERM – École Française de Rome, 2013, 194 p. et de Stéphane Gioanni et Paolo Cammarosano, "La corrispondenza epistolare in Italia 2. Forme, stili e funzioni della scrittura epistolare nelle cancellerie italiane (secoli V-XV)", ibid., 2013, 416 p.

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2016

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Maria Cristina Panzera, « Compte rendu de Miriam Davide (dir.), "La corrispondenza epistolare in Italia. Secoli XII-XV", Trieste-Roma, CERM – École Française de Rome, 2013, 194 p. et de Stéphane Gioanni et Paolo Cammarosano, "La corrispondenza epistolare in Italia 2. Forme, stili e funzioni della scrittura epistolare nelle cancellerie italiane (secoli V-XV)", ibid., 2013, 416 p. », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.9zymia


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Résumé Fr

L'authenticité aux yeux du ou des lecteurs, qu'il s'agisse de dénoncer une conspiration comme dans le cas de la lettre d'un habitant de La Rochelle à Blanche de Castille, commentée longuement, ou de se faire le réceptacle d'une inspiration divine (l'Apocalypse de saint Jean, les visions d'Hildegarde de Bingen). Tout cela peut se combiner pour faire de la lettre auto-graphe une relique : on baise la lettre auto-graphe (Pierre Damien, Pierre le Vénérable), on en fait un talisman (Hildegarde de Bingen), on désire, comme frère Léon gardant sur lui les Laudes et une bénédiction de François d'Assise, avoir avec soi un écrit autographe pour se protéger contre la tentation. L'écrit autographe-même partiel, par exemple la seule souscription-d'un (futur) saint opère des miracles. La récapitulation finale, à la recherche de traits communs et d'éléments de comparaison, met en évidence des biais possibles liés à la documentation : les auteurs pris en considération se concentrent sur 150 ans environ, mais surtout vers le milieu du XII e siècle, tous sont des hommes, presque tous sont des religieux, souvent des moines entraînés à la copie des manuscrits et investis dans des tâches de chancellerie dans leurs abbayes, secrétaires de grands personnages, que leur contact avec la documentation et leur statut dans leur établissement ou dans leur ordre ont conduits à devenir historiens ou hagiographes. Après avoir évoqué encore une fois la nature des lettres parlant de leur propre autographie (brèves, amicales, etc.), M. Long revient sur les déclarations d'autographie en dehors du genre épistolaire pour tester de nouveau la fiabilité de son hypothèse. Si toutes font partie de prologues ou d'épilogues, seules certaines appartiennent au genre épistolaire, ce qui permet à M. Long de souligner la situation de communication avec le lecteur, les références auto-biographiques de ces textes et donc leur insistance sur l'identité de l'auteur, où l'on retrouve l'autoreprésentation caractéristique de la lettre. Les rouleaux des morts échappent à ces typologies parce qu'ils expriment un point de vue collectif, mais les colophons, examinés in fine, présentent parfois des points de contact avec la situation dialogique des lettres dans leurs rapports avec la topique de l'exorde, ou dans l'autoreprésentation du copiste. La composition du volume (examen du lexique, de la topique, de la pratique, puis par-cours dans les sources antiques, retour ensuite à l'époque médiévale et approche générale puis conclusive) entraîne quelques redites, mais le livre se termine sur d'intéressantes réflexions sur l'écriture épistolaire autographe, solitaire, comme lieu d'un soliloquium spirituel qui ramène à l'idée d'une représentation, par la lettre et en particulier la lettre d'amitié, de l'homme intérieur. M. Long voit dans ce phénomène l'une des grandes tendances de la spiritualité du XII e siècle (et prouve que la période choisie pour cette étude a une autre pertinence que celle de délimiter un corpus maîtrisable, comme le dit à l'occasion M. Long). Peut-on pour autant en tirer des conclusions générales sur l'essor de l'autographie d'auteur en cette même période? Il convient de consacrer plus d'attention aux grands exemples d'autographie d'auteurs de l'époque carolingienne, par exemple. Les fautes de latin sont rares. Le livre est pourvu d'une abondante bibliographie, mais ne comporte malheureusement pas d'index, ni des noms de personnes, ni des textes cités. Axés sur les formes et les fonctions des correspondances officielles qui émanent des chancelleries italiennes ou en lien avec celles-ci, ces deux recueils d'actes de colloque sont le fruit d'un programme de collaboration franco-italien.

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