2016
Cairn
Luca Quagelli, « Le(s) temps de Psyché : panta rei ? : De l’intemporalité du refoulé à l’a-temporalité de l’actuel », Psychothérapies, ID : 10670/1.a1c532...
Tout au long de son œuvre, Freud a affirmé que l’inconscient est intemporel et que rien dans la vie psychique ne se perd : la mémoire inconsciente habitée par le fantasme est trace durable de l’expérience et le sexuel infantile refoulé ré-émerge chaque nuit sous forme déguisée dans les rêves. C’est donc le couple répétition-déguisement qui caractérise le retour du refoulé.Toutefois, la rencontre avec des patients en grave souffrance narcissique-identitaire a amené les psychanalystes à relativiser ce modèle de la temporalité psychique. En effet, chez ces patients la répétition se manifeste d’une manière plus radicale, sans déguisement : c’est la répétition à l’identique de l’agir, de la somatisation ou de l’hallucination. Un niveau autre de temporalité est ici en cause par rapport à la Zeitlosigkeit freudienne. Il s’agit d’une temporalité première, primitive, qui a à faire avec la continuité du sentiment d’existence et l’autoperception subjectale dans le temps et qui se constitue grâce à la co-création d’un rythme partagé lors des premiers échanges corps-à-corps avec la mère.