2020
Cairn
Jean-Pierre Dupuy, « Les paradoxes de la prophétie de malheur. Critique de la collapsologie », Annales des Mines - Responsabilité et environnement, ID : 10670/1.a1p5r5
Depuis quelques années, en France, l’écologie catastrophiste a, sous le nom de collapsologie, un impact notable sur l’opinion publique. La cause pour laquelle ses adeptes se battent est juste – personne ne peut écarter l’éventualité d’un « effondrement » de la civilisation industrielle, voire de la fin du monde –, mais leur message est gravement déficient au plan conceptuel. S’il est entendu, il risque de contribuer à la panique que l’anticipation des catastrophes à venir ne peut manquer de déclencher. Nous nous attacherons dans cet article à démonter un sophisme qu’ils commettent au sujet de la temporalité qui nous sépare d’une catastrophe annoncée mais de date inconnue. Les disciplines en cause sont toutes des branches de la philosophie : la métaphysique, la logique, l’éthique et la politique.