2020
Cairn
Aurélie Philippe, « Le Comité des Houillères face aux syndicats ouvriers, entre stratégie d’évitement et influence parlementaire (année 1880-1914) », Revue du Nord, ID : 10670/1.a1y9l1
À la fin du xixe siècle, les mineurs reprochent aux compagnies minières de régir toute leur vie. Pour se faire entendre, ils fondent une organisation syndicale dont les revendications sont portées au Parlement et se transforment en propositions de lois soumises au vote des deux Chambres. Cette activité parlementaire entraîne une levée de boucliers des industriels qui s’unissent et fondent le Comité des Houillères en 1887. Cette organisation patronale naissante refuse dès le départ de négocier en tant que représentant de la profession avec les syndicats ouvriers. Celle-ci met en place une stratégie d’évitement, laissant les exploitants trouver des accords avec les syndicats de mineurs au niveau régional, et aidant les compagnies minières à résister aux actions ouvrières par une caisse anti-grève. Tout comme le syndicat de mineurs, le Comité des Houillères tente d’intervenir dans l’élaboration des lois minières, notamment celles sur la journée de huit heures, ou sur la lutte contre l’ankylostome.