2018
Cairn
Olivia Anselem, « Soins palliatifs en cas de malformation à fort potentiel létal diagnostiquée avant la naissance : point de vue de l’obstétricienne », Revue de Médecine Périnatale, ID : 10670/1.a2ecd4...
Lorsque l’évaluation du pronostic fœtal ou néonatal laisse penser qu’un décès en période périnatale est très probable, l’annonce faite au couple peut faire émerger un souhait d’accompagner l’enfant jusqu’au décès. Comment aider les couples dans cette démarche, leur permettre d’élaborer un projet de naissance, voire de vie, aussi courte celle-ci soit elle ? L’élaboration et l’énonciation de ce projet ne sont possibles que dans un climat de confiance avec l’équipe médicale et nécessitent un temps certain. L’information délivrée au couple doit s’efforcer de préciser, à partir des données disponibles, le caractère potentiellement létal de la malformation ou de l’anomalie. Bien souvent, ce n’est pas un devenir univoque qui est attendu, mais de multiples évolutions possibles qui doivent être explicitées au couple, lui permettant d’appréhender nos incertitudes. La définition de malformation létale est elle-même sujette à discussion, en raison des variations importantes de durée de vie pour certaines d’entre elles. Certaines conditions fœtales peuvent conduire à des complications maternelles ou obstétricales dont il faudra également informer le couple. La survenue d’un hydramnios, d’un syndrome en miroir, d’une malformation à risque de disproportion fœtomaternelle peut modifier le projet d’accouchement. L’obstétricien se situe dans une double nécessité : entretenir un lien de confiance avec le couple favorable à l’émergence du souhait de la femme, garantissant l’autonomie dans sa décision, et veiller à préserver la santé maternelle.