Version féminine du malaise juvénile dans les villes africaines : Réflexions cliniques et anthropologiques autour d'un nouveau « phénomène social »

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Depuis bientôt six ans, des jeunes filles de collèges et lycées de différents pays africains sont tour à tour ou simultanément sujettes à des crises de forme hystérique, selon l’explication médicale. Les autorités coutumières et certaines des victimes ont plutôt tendance à incriminer l’abandon des cultes dus aux génies de la nature – nature elle-même fortement malmenée par l’urbanisation galopante et parfois anarchique – et la profanation d’anciens lieux de cultes. Il nous semble que ce phénomène est un marqueur du moment capital de passage d’une forme d’organisation sociale fondée sur les croyances religieuses et les appartenances lignagères, à des appropriations plus individualisées des modes de vie des jeunes. Il s’agirait, en somme, de la version féminine du malaise juvénile observable depuis des décennies en milieu urbain africain.

The feminin version of juvenile discontent in African towns. Clinical and anthropological reflections on a new “social phenomenon”.For the past six years a phenomenon has been noticed among young girls in secondary schools in different African countries. One by one or simultaneously, they have become subject to hysterical fits, according to medical explanation. The customary authorities and certain of the victims tend to incriminate the abandon of the worshiping of the spirits of nature, –which is itself mistreated and abused by an exploding, often anarchic urbanisation– and the profanation of ancient places of worship. We consider this phenomenon to be an important marker of the passage from a society based on religious beliefs and tradition, to the more individual ways of life of the youth. In short, it is a question of the feminine version of juvenile discontent in existence for some decades in urban Africa.

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