2021
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Pierre-Guillaume Prigent et al., « Aliénation parentale et violence conjugale », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.a3d904...
La théorie du « syndrome d’aliénation parentale » (SAP) émerge quand sortent de l’ombre, dans plusieurs pays, les violences faites aux femmes et aux enfants. Le « syndrome » et l’« aliénation parentale » sont mentionnés dans les débats politiques ou médiatiques sur les séparations parentales et la résidence des enfants. Une apparence scientifique leur permet de pénétrer les institutions judiciaires, jusqu’aux formations de l’École Nationale de la Magistrature en France. L’aliénation parentale n’est répertoriée ni dans le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (DSM) de l’Association américaine de psychiatrie, ni dans la Classification internationale des maladies de l’Organisation mondiale de la santé. En 2018, le ministère de la Justice publie une note en vue d’« informer les magistrats du caractère controversé et non reconnu du syndrome d’aliénation parentale ». Nous proposons de faire un retour sur la diffusion du concept, et de présenter certaines lacunes des études consacrées à en valider l’usage. Enfin, nous présenterons les premiers résultats d’une étude sociologique menée auprès de femmes accusées d’aliénation parentale en France.