20 janvier 2022
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Anthony Pregnolato, « Rébellions urbaines et mobilisations contre les violences policières dans la région parisienne (2005-2018) », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.a3f2f4...
À la croisée d’une sociologie de l’action collective, de la police et de la justice, de la domination, de l’État, des rapports sociaux et des discriminations raciales, cette thèse analyse les conditions de possibilité des rébellions urbaines dans les quartiers populaires et des mobilisations contre les violences policières. L’étude proposée repose sur une enquête de terrain comprenant des observations ethnographiques, des entretiens et un travail d’archives.Ce travail étudie un espace des mobilisations contre les violences des forces de l’ordre constitué de familles de victimes, de militant·es et de collectifs qui prennent pour objet de lutte – exclusive ou non – les violences policières à travers une diversité de modes d’action. La thèse étudie les conditions de possibilité des rébellions urbaines en interrogeant le passage de « l’émeute » à l’action non-violente. Elle montre comment l’expérience des violences policières et des rébellions urbaines constituent des instances de politisation des habitant·es des quartiers populaires. Ce travail interroge l’usage du droit par les familles de victimes contre des policier·ères et les processus de (dé)légitimation de l’usage de la force publique. En mettant en lumière l’improbabilité de la reconnaissance publique et institutionnelle des violences policières, l’enquête montre que même lorsque la condamnation advient, le fait d’assurer la fonction policière atténue la sanction pénale. Elle analyse aussi comment l’expérience de ces procédures judiciaires participe à la politisation et à l’engagement en tant que et au nom des familles de victimes qui contribuent, avec des miliant·es, à la construction d’une cause commune. Essentiellement inscrite dans l’histoire des luttes de l’immigration post-coloniale et des quartiers populaires, la cause contre les violences policières se généralise au sein des anarchistes, de la gauche radicale et d’une partie de la gauche durant la décennie 2010. L’étude des alliances et conflits a permis de mettre en évidence les luttes de (re)définition de la cause, de son « autonomie » et de sa représentation politique, à l’intersection des catégories de classe, de race et de territoire.