2021
Cairn
Fanny Taillandier, « Pour une poésie saltimbanque : éloge d’Aya Nakamura, PNL et Soolking », Audimat, ID : 10670/1.a42032
On a découvert la romancière Fanny Taillandier par ses chroniques mensuelles dans le magazine Mouvement. Elle y remonte et y commente la langue des médias avec des fragments de récits littéraires ou historiques. Petites phrases à la con et images choc y sont détournées de leurs flux et réinsérés dans les chaînes de déplacements, d’inversions ou d’oublis historiques qui les ont rendues possibles – et on respire mieux comme ça. Ici, elle écrit dans ce style pour nous parler de la langue française qui se (re)construit en ce moment à l’intersection du rap, du RnB et de la pop, et de la petite utopie cosmopolite que font surgir PNL, Soolking et Aya Nakamura en retournant tranquillement le stigmate minoritaire. Soyons clairs, on n’a pas tellement l’impression qu’il soit besoin de défendre ces musiques contre le mépris dont elles font parfois encore l’objet. Mais comme on a découvert récemment qu’il existait encore des personnes pour s’offusquer de telle ou telle trahison de la grammaire – chez Wejdene, bien sûr, mais aussi souvent ailleurs – on prend pas mal de plaisir à partager avec vous cette ode subjective à la musique d’une langue qui s’autorise d’elle-même.