5 juillet 2019
Franck Beuvier, « Le “roi-prêtre” n’existe (peut-être) pas.: Christianisme et royauté sacrée dans les Grassfields (Cameroun) », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.a4hb3g
La figure anthropologique du roi-prêtre peine à s’accorder avec la réalité de l’institution de la chefferie Grassfields. Plus exactement, nous observons un motif dont l’histoire nous ramène à l’apparition d’une forme particulière, la « religion », et à la présence d’un prophète officiant : le missionnaire. L’analyse proposée revient sur les circonstances coloniales dans lesquelles le concept de « religion » fut introduit, un prisme qui permet de penser le déjà-là et de produire à plusieurs voix un récit biblique des origines de la royauté. L’objet de la religion dont il est question se révèle dans le cadre d’une cohabitation avec les missions, dans les enjeux politiques et rituels que génère la propagation de la doctrine et de la liturgie chrétiennes, amenant le souverain à endosser des habits religieux à même d’investir les lieux-symboles du christianisme. Cet article dévoile un pan méconnu du devenir de la royauté Grassfields durant la période coloniale, où le corps-fétiche du roi se fétichise à nouveaux frais.