11 décembre 2023
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Michel Lacroix, « Les revues et la littérature in flagrante : de Valery Larbaud à la littérature québécoise contemporaine », Tangence, ID : 10670/1.a593de...
« J’avais souvent pensé que pour les futurs historiens de la littérature moderne, les revues seraient d’un grand profit et principalement les revues de jeunes écrivains, parce qu’on pouvait y suivre, de mois en mois, le cours de la “littérature qui se faisait” », écrivait Valery Larbaud au début du xxe siècle. Malgré le développement remarquable des travaux sur les revues, cette histoire n’a pas encore été écrite. Cependant l’idée m’est chère et c’est sous son aiguillon que je souhaite réfléchir à l’étude historique de la littérature contemporaine, en quittant les revues littéraires françaises des années 1900 à 1920 pour les revues littéraires québécoises des dix dernières années. Le saut d’une époque et d’un domaine littéraire à l’autre, loin d’être balayé sous le tapis, servira de point de départ à mon interrogation. Peut-on toujours souligner, comme Larbaud le faisait, « l’importance capitale des revues » dans la littérature qui se fait maintenant ? Les revues servent-elles toujours de rampe de lancement pour les œuvres nouvelles, de catalyseur esthétique pour les regroupements d’écrivains, de lieu de confrontation entre les écritures d’une même époque, voire de vecteur de « contemporanéité » ? Ces questions sur l’historicité des revues suscitent, du même souffle, une interrogation sur les méthodes de l’histoire littéraire.