Les retraités sénégalais entre Bordeaux et Dakar : « bien vieillir » en restant cosmobiles

Résumé En Fr

They lived in Bordeaux for thirty or forty years. There they were workers in the Ford, Lu, or bottling factories. Now freed from professional constraints, they live as much in France as in Senegal. This population of transhumant retirees calls into question the division between emigration countries and countries of immigration which, until then, was well established in representations. For these men, the borders between the countries of immigration (France) and emigration (Senegal) are blurred. These circulations, and intermittent settling here and there, have effects on their ways of conceiving their aging. The daily practices of these retired, cosmopolitan, and mobile “Senegalese” people become more complex in terms of relationships to the body, food, illness, and citizenship while being part of globalization.

Ils ont vécu 30 ou 40 ans à Bordeaux. Ils y furent ouvriers dans les usines Ford, Lu ou d’embouteillage de vin. Désormais libérés des contraintes professionnelles, ils vivent autant en France qu’au Sénégal. Cette population de retraités transhumants remet en cause la division entre pays d’émigration et pays d’immigration qui, jusque-là, était bien ancrée dans les représentations. Pour ces hommes, les frontières entre pays d’immigration – la France – et d’émigration – le Sénégal – se brouillent. Ces circulations et installations par intermittence ici et là-bas ont ainsi des effets sur leurs manières de concevoir leur vieillissement. Les pratiques quotidiennes de ces « Sénégalais » retraités mobiles se complexifient en termes de rapports aux corps, à l’alimentation, à la maladie ainsi qu’à la citoyenneté tout en s’inscrivant dans le cadre de la globalisation.