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Christophe Premat, « Contourner les catastrophes, le défi chaophone de Frankétienne », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.a5epf3
Avec l'uniformisation des opinions et des pensées autour de la peur du changement climatique, on se demande si la littérature ne se voit pas attribuer un rôle de documentation ou même de projection d'un monde soumis à des contraintes physiques. Cet appauvrissement de l'imaginaire renforce le sentiment de greenwashing avec un risque de réification; il est donc nécessaire d'explorer les contours d'une écologie décoloniale. En Haïti, marquée par les souvenirs d'une révolution réussie avec l'installation de la première république noire du monde, la violence socio-historique causée par le colonialisme et la dictature a accentué la succession de catastrophes naturelles comme le tremblement de terre de 2010. C'est pourquoi une certaine génération d'écrivains francophones tels que Frankétienne ont proposé les canons d'une esthétique spirale qui trouve dans le langage une poétique vitaliste avec la promotion d'une chaophonie capable de contourner la répétition des catastrophes et de déjouer les pièges du discours. Cet article présente la chaophonie de Frankétienne et relie cette ambition poétique à cette esthétique spirale qui renouvelle le cadre de la décolonialité.