La diversité des investissements psychiques et psychosociologiques du silence en analyse de pratiques

Résumé Fr En

Si le silence dans un groupe d’analyse des pratiques peut être entendu comme une modalité de défense de la part des participants, il est aussi une épreuve pour son conducteur : comment travailler avec les silences dans un dispositif reposant sur la parole ? Intervenante clinicienne dans une démarche d’orientation psychanalytique (Blanchard-Laville), l’auteure interroge les silences et le rapport au silence d’un groupe de professionnels de l’éducation spécialisée, en les replaçant dans la trame du discours à partir de prises de notes à chaud et d’élaborations sur son implication dans ce groupe. D’abord signe de défiance, ce silence s’est révélé être le langage possible pour signifier la transmission inconsciente entre deux générations d’éducateurs et devenir outil d’accordage sur ce qui pouvait être partagé dans l’espace de l’analyse.

While silence in a practice analysis group can be understood as a means of defense on the part of the participants, it is also a test for the group leader: How is it possible to work with silences in a system based on speech? As a psychoanalytically-oriented clinical practitioner (Blanchard-Laville), the author examines the silences and the relationship to silence of a group of special education professionals, by placing them in the framework of discourse (Solère 2005) based on note-taking and details of her involvement in this group (Devereux 1967). At first a sign of distrust, this silence proved to be the language that made it possible to signify the unconscious transmission between two generations of educators. It became a tool for reaching an agreement on what could be shared in the space of analysis.