2020
Cairn
David Monnier, « Woebot : psychothérapie, suite et fin ? », Psychothérapies, ID : 10670/1.a5vvoo
Objectifs. Cet article étudie les principes de la première psychothérapie en ligne pratiquée par une intelligence artificielle. Elle résulte de vingt ans de recherches d’une équipe de psychologues de l’université de Stanford et d’experts en intelligence artificielle et technologie conversationnelle. Elle est basée sur le déploiement de la pensée positive prônée par les traitements cognitivo-comportementalistes.Méthode. Nous examinons la promesse de ce qui est présenté comme l’avenir de la psychothérapie. Nous nous appuyons sur le dossier de presse, les éléments recueillis sur le site, les articles scientifiques, médicaux et autres auxquels elle renvoie.Discussion. Il nous semble que cela consiste à essayer de stopper le défoulement et d’opérer un re-refoulement. Il s’agit d’une méthode douce pour évacuer la subjectivité, remobiliser le désir, adopter le point de vue de l’autre.Patients. Cette offre de libération d’avec la parole et de dépassement de la culpabilité s’adresse particulièrement aux quelque trois cents millions de déprimés dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé.Résultats. Cela tend à instaurer un lien spécial à la machine, non sans résonance divine, et de restaurer une forme de confession.Conclusion. La véritable cible est les psychothérapeutes qui apparaissent comme des inquisiteurs moralisateurs et inaccessibles, à la fois hors d’atteinte et hors de prix. L’enjeu paraît être d’en finir avec la psychothérapie avec la bénédiction de la médecine.