La cultura della regione che comprende le Piccole Antille francesi è il risultato dell’incontro di successive ondate migratorie di individui arrivati dai quattro angoli del Pianeta e, in particolare, nel corso del processo di colonizzazione : Amerindi, Africani, Europei, Indiani. Il patrimonio culturale della popolazione di questo spazio composito è stato salvaguardato e trasmesso, di generazione in generazione, grazie alla memoria e alla volontà di resistenza che ha condotto allo sviluppo di numerose stratégie di sopravvivenza nei confronti della volontà annientatrice dei coloni. È in questo contesto che nasce il conteur creolo o maître de la parole, un personaggio ritenuto saggio, che ha contribuito a salvaguardare, e soprattutto a fissare – contro il sistema coloniale delle piantagioni – un’altra versione della Storia, contro la storia ufficiale trasmessa dai coloni. Ai tempi della schiavitù, al calar della sera, il maître béké concedeva agli schiavi di riunirsi… il conte poteva, allora, avere inizio. Il momento del conte costituiva, per gli schiavi, una distrazione che, infiltrandosi nelle coscienze, assumeva la funzione di strumento di resistenza all’oppressione ed un modo per esprimere e di affermare i valori antillani.In seguito all’abolizione della schiavitù la pratica del conte è quasi del tutto scomparsa. Essa è oggi recuperata grazie all’opera di alcuni scrittori che, mettendosi all’ascolto dei conteurs assumono il compito di marqueurs allo scopo di far rivivere la ‘parola’ – sostituita dalla scrittura imposta dai coloni – che rischia di essere cancellata e di far perdere con essa le tracce del caos originale dal quale è nata la cultura creola.
La culture de la région qui comprend les Petites Antilles françaises résulte de la rencontre de vagues humaines successives venues des quatre coins du monde: les Amérindiens, les Africains, les Européen, les Indien. Ce patrimoine culturel a été conservé et transmis de génération en génération grâce à la volonté de résistance qui a conduit au développement de nombreuses stratégies de survie face à la volonté annihilatrice des colons. C’est dans ce contexte qu’est né le conteur créole, ou “maître de la parole”, un personnage emblématique jouissant d’une réputation de sage, qui a contribué à élaborer - en réaction contre le système colonial des plantations - une autre version de l’histoire que celle qui nous a été transmise par l’Histoire officielle.Au temps de l’esclavage, à la tombée de la nuit, le maître béké laissait les esclaves se réunir : le conte pouvait, alors, commencer… Le conte créole était pour les esclaves une distraction mais aussi, s’infiltrant dans les consciences, un moyen de résistance à l'oppression ainsi qu’une manière de s'exprimer et d’affirmer les valeurs antillaises en formant une contre-culture. Le conteur mettait en scène, en mêlant réalité et merveilleux, des personnages et des animaux qui parodiaient le compotement des humains en rapport avec la société esclavagiste.Si cette pratique a prospéré durant l'époque coloniale, elle n'a dû sa survivance après la période de l’esclavage qu'à la pratique professionnelle de certains conteurs visant à sauvegarder une tradition, ainsi qu’à la transmission familiale.Aujourd'hui cette tradition orale est réhabilitée grâce à un certain nombre d’écrivains qui non seulement réécrivent les contes traditionnels mais en composent également de nouveaux et ainsi nous font découvrir cet univers. En tendant la main aux conteurs, en se mettant à leur écoute, ils assument la tâche de devenir des ‘Marqueurs’ afin de retrouver l’esprit de cette ‘parole’, jadis supplantée par l’écriture imposée par les colons, et qui risque de s’effacer définitivement de la mémoire entraînant avec elle les traces du chaos originel dans lequel naquit la culture créole.
The culture of French Antilles is the result of successive waves of migration of people arrived from the four corners of the planet (Amerindians, Africans, Europeans, Indians), especially during the process of colonization.The cultural heritage of the population of these territories – formed by the intersection of different cultures - was originally safeguarded and transmitted, from generation to generation, thanks to the memory and to the determination to fight against the process of cultural annihilation enacted by the colonizers. It’s in this context that born the Creole conteur or maître de la parole, a wise man who helped to preserve, and especially to set - against the colonial system of plantations - another version of history, diametrically opposite to the official one spread by settlers.During the period of slavery, at nightfall, the maître beké granted to slaves to meet together … and the tale… could finally begin. The time devoting to the folktale constituted, for slaves, a distraction. The tale seeped into the consciousness assuming the function of an instrument of resistance to oppression and a way to express and to affirm the values of West Indians.After the abolition of slavery, this practice has almost completely disappeared. Fortunately, nowadays, this tradition has been recovered thanks to the work of certain writers who have decided to assume the task of marqueurs de paroles in order to revive the 'oral word' - replaced by writing imposed by the settlers – which tied in memory the native culture. The disappearance of the ‘oral word’ risked to erase with it the traces of the original chaos that gave birth to the Creole culture.