2017
Cairn
Évelyne Desbois, « Voir sa fin », Inflexions, ID : 10670/1.a770oi
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Français connaissent une exceptionnelle période de paix, à l’exception des soldats engagés dans les conflits menés à l’extérieur de l’Hexagone. Cette vie en temps de paix est à peine troublée par une ou plusieurs guerres fantômes, notamment celle de 14-18, dont les soldats tués, disparus, blessés, gazés ou mutilés campent encore dans les mémoires familiales. Leurs vies de guerre, si tristes soient-elles, ont été au cours du temps enjolivées, voire trafiquées, pour ne pas effaroucher leurs descendants. Leurs enfants, petits-enfants vont disparaître à leur tour et avec eux la connaissance, même fragmentaire et floue, de la guerre. D’où la nécessité d’un retour sur le terrain des combats, là où l’individu vit sous la constante menace de sa mort imminente.