2023
Papers of the Bibliographical Society of Canada / Cahiers de la Société bibliographique du Canada
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Papers of the Bibliographical Society of Canada ; vol. 60 (2023)
©, 2023ChanaAlgarvio
Chana Algarvio, « Re-examining “the Book” through Ancient Egyptian Tomb Walls », Papers of the Bibliographical Society of Canada / Cahiers de la Société bibliographique du Canada, ID : 10.33137/pbsc.v60i1.37007
Cet article vise à examiner la nature erronée et malavisée de l’accent mis sur la portabilité en tant que caractéristique fondamentale du livre. La notion de la portabilité, étant principalement fondée sur des concepts occidentaux ainsi que les biais de l’époque moderne, ne s’applique pas à toutes les cultures du livre, et mérite donc d’être réexaminée. En redéfinissant la notion du livre afin de la transformer en idée qui peut ensuite être transposée textuellement et picturalement sur un nouveau substrat, les chercheur·euse·s arriveront à comprendre comment les inscriptions et les arts muraux des tombes de l’Égypte ancienne étaient considérés comme des livres, et également comment la pierre était un médium livresque élémentaire et fondamental. À l’aide d’exemples occidentaux, modernes, et même mondiaux, nous cherchons à expliquer comment le livre dans son état original constitue une entité métaphysique. Par conséquent, la présente notion du livre en tant qu’objet est à son tour remise en question, puisque la définition du livre par son médium entraîne de nombreuses restrictions — autrement dit, l’objet lui-même n’est pas le livre, mais simplement son vecteur. L’importance de la portabilité physique est donc remplacée en faveur d’une portabilité métaphysique, y compris ses divers enjeux. En nous fondant sur les murs des tombes de l’Égypte ancienne comme étude de cas, nous souhaitons contextualiser et redéfinir le sens et les limites du livre en examinant la littérature et les idéologies égyptiennes, ainsi que l’utilisation fréquente de la pierre, pour établir des exemples de livres non portables. Étant donné que les cultures du livre anciennes sont rarement discutées, et si elles le sont, l’accent reste souvent sur les papyrus ou les tablettes d’argile (c’est-à-dire des médiums portables), cette lacune fausse à son tour la réalité des cultures du livre anciennes, entraînant ainsi un biais par l’omission d’autres médiums considérés comme étant plus importants à des fins idéologiques. La culture du livre égyptienne comprenait bien plus que le papyrus — une grande variété de matériaux servaient de substrats, et si plusieurs d’entre eux n’étaient pas portables au sens conventionnel, ce fait ne devrait pas réfuter leur utilisation ni leur importance à la société de l’Égypte ancienne.