1997
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Philippe Lebreton et al., « Sur la structuration biochimique des formations végétales secondaires méditerranéennes », Revue d'Écologie (La Terre et La Vie) (documents), ID : 10670/1.a7ai6q
L’analyse chimique (une vingtaine de paramètres organiques et minéraux) du feuillage de 37 végétaux représentatifs du matorral méditerranéen laisse apparaître une nette structuration biochimique et écologique. Cette organisation phytochimique semble bien relever des relations synécologiques liant Végétaux et Herbivores (notions de tactiques «T» et «a»). Même si la fréquence des plantes à tanins est ici relativement faible (la moitié des espèces environ), ces molécules défensives sont particulièrement efficaces grâce au développement de la phényl-trihydroxylation. Les végétaux tannifères sont significativement plus riches en phénols totaux et en cellulose, plus pauvres par contre en protéines, sucres solubles, potassium et magnésium. A un autre niveau défensif, les végétaux les plus sclérophylles sont significativement plus pauvres en protéines, potassium et phosphore, et tendent à être plus riches en lignine. L’analyse multivariée oppose au premier chef les végétaux riches en substances phénoliques (Ericacées) à ceux riches en azote et potassium (Papilio-nacées). Sur le même axe structurant s’inscrivent non seulement la sclérophyllie mais - en sens opposé - la valeur alimentaire, confirmant s’il en était besoin le déterminisme synécologique de l’organisation constatée. En outre, le classique rapport C/N apparaît comme un trait commun de ce gradient phytochimique, et relie cette partie de l’écosystème à son substrat pédologique. Une brève comparaison est faite avec d’autres phytocénoses, fonctionnant en milieu contraignant (lande subalpine) ou non (hydro-xérosère dulçaquicole), préludant ainsi à une approche plus générale et modélisatrice de la structuration et du fonctionnement des phytocénoses, dans le cadre des allocations bioénergétiques.