Deux princes au xive siècle, Charles de Navarre et Jean de Montfort

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2023

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Philippe Charon, « Deux princes au xive siècle, Charles de Navarre et Jean de Montfort », Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, ID : 10670/1.a7d4f5...


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Résumé En Fr

Jean de Montfort and Charles de Navarre were both vassals of the King of France whose claims to suzerainty they rattled. Both endowed their own principality with modern state institutions which imitated the royal model and made them able to compete with it, but they did not succeed in freeing themselves from homage due to the King of France. Their principalities were exposed to the depredations of the Free companies; this triggered their mutual rapprochement in 1369-1370, but this came to nothing. Both sought to take advantage of the Franco-English conflict, but in pursuit of their individual interests and considerations which did not converge. It was Jean’s search for a third wife which finally brought them together: in 1386 the duke married the daughter of Charles, the Infanta Joan. Whilst this helped to ensure the Montfort dynastic future, Charles was not able to derive any anticipated benefits from the match because he died only four months later. He had hoped that the alliance would allow him to regain a foothold in the lands which had been conquered by Charles VI in 1378, the very year in which the confiscation of the duchy was pronounced. But unlike the Norman principality of Charles of Navarre, the Breton nobility united around its duke, while the Norman nobility showed no solidarity with their lord. Through the intertwined destinies of these two great feudatories, we can reveal both the political ambitions of “territorial” princes and their ability to implement them.

Jean de Montfort et Charles de Navarre étaient tous les deux des vassaux du roi de France dont ils ont secoué la suzeraineté. Ils dotèrent chacun leur principauté des institutions modernes de l’État imitées du modèle royal et à même de concurrencer ce dernier, mais ils ne parvinrent pas à s’affranchir de l’hommage dû au roi de France. Leur principauté était exposée aux exactions des compagnies, ce qui déclencha un premier rapprochement en 1369-1370, sans suite. Si l’un et l’autre cherchèrent à tirer parti de l’opposition franco-anglaise, ce fut chacun de leur côté en fonction d’intérêts et de temporalités qui ne convergèrent pas. Ce fut finalement la recherche par Jean d’une troisième épouse qui les rapprochèrent : en 1386 était célébré le mariage du duc avec une fille de Charles, l’infante Jeanne. S’il permit d’assurer la descendance dynastique des Montfort, Navarre ne put en tirer les avantages escomptés car il mourut quatre mois plus tard. Il espérait que cette alliance lui permettrait de reprendre pied dans sa principauté conquise militairement par Charles VI en 1378, l’année même où était prononcée la confiscation du duché. Mais à la différence de la principauté normande, la noblesse bretonne fit bloc autour de son duc, alors que la noblesse normande ne marqua aucune solidarité envers son suzerain. À travers les destinées croisées de ces deux féodaux, ce sont les ambitions politiques de princes territoriaux qui se révèlent et leur habilité à les mettre en œuvre.

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