2019
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Christophe Chabrot, « « Une République décentralisée ? » », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.a816da...
La révision constitutionnelle de 2003 consacre une "République décentralisée" dans son nouvel article 1er. Mais l'expression est trompeuse, dans sa formulation grammaticale comme dans sa signification. Car en effet, à bien y regarder, tous les Etats sont unitaires par définition et décentralisés par nécessité. Il n'y avait donc pas besoin d'ajouter cette mention dans le texte fondamental. Surtout en comprenant qu'en France les réformes de décentralisation n'ont pas pour objet de "libérer" l'action des collectivités territoriales, d'accroitre leur autonomie, mais de les inscrire dans une stratégie territoriale de l'Etat lui-même ("La décentralisation est une manière d'être de l'Etat" disait le doyen Hauriou). Le nouvel article 1er n'a pas ainsi conduit à modifier les articles 34 et 72 et le concept de libre administration, liberté constitutionnelle des collectivités pouvant contraindre la loi mais finalement définie par... le législateur lui-même. Si la République est donc bien effectivement décentralisée, les autorités locales manquent toujours de véritable légitimité et restent encore sous le contrôle affirmé des pouvoirs centraux.