Un appelé vauclusien né en 1935 raconte ses trois années de service entre 1955 et 1958 au Maghreb

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Je vous le raconte volontiers parce qu'on ne me l'a jamais demandé... : récits autobiographiques de français en Algérie, au Maroc, en Tunisie dans les années 1930 à 1962

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Fabienne Dagard et al., « Un appelé vauclusien né en 1935 raconte ses trois années de service entre 1955 et 1958 au Maghreb », Ganoub, archives sonores de la recherche, ID : 10670/1.a85ni3


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L'homme interrogé est un vauclusien, appelé à 20 ans qui va décrire ses trois années de service et de maintien avec une certaine précision. Durant tout l'entretien, il s'efforce d'analyser les événements politiques de l'époque avec de nombreuses nuances. Il avait au départ, obtenu un sursis à la demande de son père qui avait un fils déjà appelé. Le frère ayant été démobilisé en septembre 1954 puis rappelé trois mois après à la Noël 195, l'informateur est appelé le 15 octobre 1955 après que son frère soit revenu au printemps 1955. Il intègre l'armée de terre à Nîmes où il apprend à conduire des chars, à tirer et à « traiter avec les « indigènes ». Il précise qu'à cette époque, il pouvait être affecté en Algérie, au Maroc ou en Tunisie. Il intègre le 1er régiment de cuirassier et part en Algérie après trois mois de formation accélérée à Nîmes. A Oran, il est regroupé dans un régiment d'artillerie anti aérien. Pendant toute l'année 1956, il surveille les vallées et protège les trains des attentats du FLN (ouverture de routes). Il est ensuite affecté à la frontière tunisienne car les pays frontaliers (Maroc, Tunisie), soutiennent le FLN (passage d'armes, de ravitaillements, de renseignements...). Il évoque les attentats à la grenade commis dans les cafés, dans les souks. Transféré ensuite au Maroc, au camp Taouirt, il doit faire face à l'armée envoyée par Hassan II: cinq régiments français parviennent finalement à passer la frontière et prennent le château de Mohammed V. Les régiments doivent se déplacer à travers le Maroc et il apprécie la beauté de ce pays. Par contre, les soldats ne savent rien de leurs objectifs et les régiments français sont contraints ensuite de quitter le Maroc. Il raconte le meurtre des "gros colons" ainsi que le départ des "petits colons" sur le port de Casablanca.A la fin de l'année 1957, il retourne en Algérie, à Tlemcen où il est maintenu après ses 18 mois de service militaire. Il s'occupe de ravitailler les autres corps d'armée ainsi que patrouiller la nuit. Il est finalement démobilisé en février 1958 alors que les pieds-noirs se désolidarisent du gouvernement. Il revient à Marseille après 30 mois de service sans permissions et transite à Avignon mais il est toujours maintenu et peut repartir à tout moment. Et en effet, il est rappelé en avril 1958 et intègre les gardes mobiles. A Alger, il est chargé de surveiller les bâtiments publics et de protéger les populations des attaques de l'OAS. Il assiste à la crise de mai 1958 à Alger et doit tirer sur les civils pieds-noirs manifestant contre de Gaulle. Il est enfin démobilisé après 45 jours passés à Alger. Au cours de cet entretien, l'homme avoue s'être beaucoup documenté par la suite sur cette guerre en visionnant des cassettes. Il s'efforce d'apporter des nuances tant sur les colons que sur les Maghrébins et demeure assez neutre dans ses propos. Cependant, il justifie l'emploi de la torture par les exactions commises par le FLN sur la population civile. Il déplore le manque de soutien apporté aux appelés ainsi que l'instabilité politique de la IVème République. Il oublie parfois les termes arabes (le terme de mechta qu'il ne retrouve) et fait quelques anachronismes en parlant du maréchal de Lattre de Tassigny, or celui-ci est décédé en 1952.

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