7 mars 2022
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« La Mort Artu éditée par David Hult : entre respect du manuscrit et quête du texte (perdu) », Loxias, ID : 10670/1.a8f6f7...
L’édition de La Mort Artu qu’a publiée Jean Frappier en 1936 a fait date. Immédiatement saluée par la critique et plusieurs fois rééditée, cette édition a fourni le texte traduit en français moderne non seulement par Monique Santucci en 1991, mais encore par Patrick Moran en 2021. C’est d’abord parce qu’elle s’appuie sur une étude approfondie de l’abondante tradition manuscrite du roman (Étude sur « La Mort le roi Artu », 1936) que cette édition de Jean Frappier fait autorité depuis si longtemps. C’est aussi parce qu’elle illustre une méthode d’édition rarement employée pour les textes français : Frappier publie l’œuvre non pas d’après un témoin spécifique, mais en tentant de reconstruire un état du texte qui, sans être attesté par aucun des témoins survivants, cherche à se rapprocher de l’original perdu. À partir des années 1990, ce choix méthodologique a été discuté par plusieurs spécialistes, linguistes ou philologues. Dans le sillage de ces débats, trois nouvelles éditions ont paru : deux fondées sur un témoin précis du texte (Baumgartner et de Medeiros, 2007 ; Walter, 2009), et celle de David Hult (2009), cherchant un compromis entre respect du document et quête du texte originel. Ces nouvelles publications ont suscité peu de comptes rendus critiques. Nous nous proposons donc d’examiner à nouveaux frais le travail éditorial de David Hult, à l’aune des éditions précédentes, en mesurant non seulement ses apports, notamment au plan linguistique et en termes d’apparat critique, mais aussi ses limites.