17 décembre 2024
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Pierre Martinache et al., « Usages domestiques de substances biocides et risques de transfert vers le milieu récepteur », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10.36904/tsm/202412161
L’omniprésence de substances biocides dans les produits du quotidien, lesquels sont utilisés pour une multiplicité d’usages (phytopharmaceutiques, lutte contre les nuisibles, protection des matériaux, désinfectants, produits ménagers ou cosmétiques, etc.), pose la question de l’exposition humaine et celle de la contribution des activités domestiques à la contamination des milieux aquatiques récepteurs. Elle pose également la question des leviers d’action pour une réduction à la source de ces substances qui sont majoritairement peu éliminées en stations d’épuration. Un travail d’enquête interdisciplinaire alliant le regard des sciences humaines et sociales et celui de la chimie de l’environnement a fourni la preuve de l’ubiquité des substances biocides dans une très large gamme de produits du quotidien de la sphère domestique, et la méconnaissance de ces substances par les usagers. Leurs choix d’achat sont d’abord motivés par des habitudes basées sur la recherche d’efficacité et de propreté, avec peu ou pas de connaissances de la contamination chimique invisible. Cette pollution chimique a été rendue visible par l’échantillonnage et l’analyse d’eaux grises, traceurs des usages domestiques et indirectement de l’exposition, collectées chez des volontaires, et fortement contaminées en substances biocides. Ces données mettent en lumière l’exposition des usagers aux substances biocides dans leur sphère domestique et le transfert depuis l’amont vers l’aval du réseau d’assainissement, et in fine vers le milieu aquatique récepteur. Les entretiens menés dans ce travail ont permis de percevoir où se situent les possibilités de changement de pratiques et les leviers d’action pour une réduction de la pollution à la source.