Mémoires populaires du Caracazo (1989) : du récit du grand événement aux écarts des narrations individuelles

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2023

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Serge Ollivier, « Mémoires populaires du Caracazo (1989) : du récit du grand événement aux écarts des narrations individuelles », Amérique latine, ID : 10670/1.a9d2f3...


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The week of riots of February 27, 1989 in Caracas, called the Caracazo, is a major tipping point in contemporary Venezuelan history. As a historical event full of meanings, the Caracazo was constructed in public memory as the downfall of the social compromise of the Fourth Republic (1958-1999), and then, in official Chavista memory, as the uprising of a revolutionary people. This article is based on the life stories of inhabitants of the working-class neighborhoods of Caracas, the barrios, gathered in the early 2010s. What emerges from these individual memories of urban chaos is a resistance to its understanding within the framework of grand political narratives, including the Chavist official narrative. The individual accounts allow us to listen to the lived anomie of the upset city and to the attempts at a moral construction of popular improvisations to deal with it.

La semana de disturbios del 27 de febrero de 1989 en Caracas, llamada el Caracazo, es un punto de inflexión mayor en la historia venezolana contemporánea. Construido en la memoria pública como la destrucción del compromiso social de la Cuarta República (1958-1999), y luego en la memoria oficial chavista como el levantamiento de un pueblo revolucionario, el Caracazo es un hecho histórico lleno de sentidos. A partir de las historias de vida de los habitantes de los barrios populares de Caracas recopiladas a principios de la década de 2010, este artículo ofrece un estudio del motivo del Caracazo a partir de memorias populares individuales. Lo que surge de dichas memorias del caos urbano es una resistencia a su interpretación en el marco de las grandes narrativas políticas. Los relatos individuales permiten escuchar la anomia vivida de la ciudad trastornada y los intentos de construcción moral de las improvisaciones populares frente a ella.

La semaine de troubles du 27 février 1989 à Caracas, appelée le Caracazo, est un point de bascule majeur du devenir historique vénézuélien contemporain. Construit dans les mémoires publiques comme l’acte de décès du compromis social de la IVe République (1958-1999), puis dans la mémoire officielle chaviste comme le soulèvement d’un peuple révolutionnaire, le Caracazo est un événement historique surchargé de sens. Fondé sur les récits de vie d’habitants des quartiers populaires de Caracas, les barrios, collectés aux débuts des années 2010, cet article propose une étude du motif du Caracazo depuis les mémoires individuelles populaires. Il ressort des souvenirs du chaos urbain une résistance à son interprétation dans le cadre de grands récits politiques. Les récits individuels donnent à écouter l’anomie vécue de la ville bouleversée et les tentatives d’une construction morale des improvisations populaires face à celle-ci.

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