Étangs et marécages dans les aires naturelles protégées urbaines : le cas du zakaznik du mont des Moineaux à Moscou

Résumé En Fr

According to IUCN, urban protected areas develop relational skills of townsmen, strengthen a feeling of belonging beneficial to the community and make young people aware of the environment. Rich of 438 ponds and 120 protected areas, the city of Moscow is an exemplary case study in an attempt to understand whether water bodies can provide additional identity and educational interest to urban protected areas. The Sparrows Hills partial nature reserve (zakaznik) includes four ponds. The official classification document considers them only as a support for plant and animal species and restricts hydrography to only elements supposed to be natural, springs and creeks. We are trying to show the interest there would be in enriching the current naturalist and biocentric vision by taking into account the whole landscape and promoting cultural aspects, of which ponds could be the cutting edge. Thanks to the transformation of natural swamps into artificial ponds over the centuries, the effect of the counterslopes shaped by landslides has become visible. Inconspicuous elsewhere in the reserve, the water is revealed by the ponds. The crossing of their monastic and nobiliary history with the panoramic perspectives revealed by the belvederes which overlook them allows to suggest a thematization of the different parts of the zakaznik: (i) the selected nature, the perspective of youth and the recreational pond, (ii) the nature with educational panels, the perspective of the monasteries and the St-Andrew’s chain of ponds, (iii) the gardened nature, the perspective of the sciences and the Prince pond. Leaving the perimeter of the reserve, this would lead to a fifth pond, whose environmental setting would be the university arboretum nature.

Selon l’IUCN, les aires protégées urbaines développent en général les aptitudes relationnelles des citadins, construisent un sentiment d’appartenance bénéfique à la collectivité et sensibilisent la jeunesse à l’environnement. Riche de 438 étangs et de 120 aires protégées, la ville de Moscou est un cas d’étude exemplaire pour tenter de comprendre si les plans d’eau peuvent apporter un supplément d’identité et d’intérêt éducatif aux aires protégées urbaines. La réserve partielle (zakaznik) de nature du mont des Moineaux compte quatre étangs. Le document officiel de classement les considère uniquement comme un support aux espèces végétales et animales et réduit l’hydrographie aux seuls éléments censés être naturels, les sources et les ruisseaux. Nous tentons de montrer l’intérêt qu’il y aurait à enrichir l’actuelle vision naturaliste et biocentrée par une prise en compte de l’ensemble du paysage et une valorisation des aspects culturels, dont les étangs pourraient être le fer de lance. Grâce à la transformation au fil des siècles des marécages naturels en étangs artificiels, l’effet des contrepentes modelées par les glissements de terrain est devenu lisible. Discrète ailleurs dans la réserve, l’eau est révélée par les étangs. Le croisement de leur histoire monastique et nobiliaire avec les perspectives panoramiques dévoilées par les belvédères aménagés qui les surmontent permet de proposer une thématisation des différentes parties du zakaznik : (i) la nature sélectionnée, la perspective de la jeunesse et l’étang récréatif, (ii) la nature des panneaux pédagogiques, la perspective des monastères et la chaîne des étangs de Saint-André, (iii) la nature jardinée, la perspective des sciences et l’étang princier. Ce dernier sous-ensemble conduirait, en sortant du périmètre de la réserve, à un cinquième étang, dont l’écrin serait celui de la nature plantée de l’arboretum de l’université.