2022
Cairn
Guy Boistel, « La connaissance des temps, de la fin de l’Académie royale des sciences aux premières années du bureau des longitudes (1791-1802), ou comment financer une éphéméride astronomique en période révolutionnaire », Annales historiques de la Révolution française, ID : 10670/1.ab09bb...
La Connaissance des temps est la plus ancienne des éphémérides astronomiques et nautiques, publiée, sous la responsabilité de l’Académie royale des sciences, sans discontinuité depuis le mois de mars 1679. Elle est le modèle sur lequel l’astronome royal Nevil Maskelyne bâtit son Nautical Almanac en 1767, le futur « best-seller » en matière d’éphémérides au cours du xixe siècle, et principal concurrent de la Connaissance des temps. L’astronome Jérôme Lalande a apporté des modifications à cette publication à partir de 1760 qui se feront sentir jusqu’à une époque avancée du xxe siècle. Son successeur Pierre Méchain transformera en 1786 l’éphéméride en almanach nautique à la demande du ministre de la Marine, ce dernier finançant aussi le premier emploi de calculateur de la Connaissance des temps sous le régime académique. Traversant la période révolutionnaire sans trop de difficultés, Lalande est le garant de la continuité de la publication. Il est aussi en 1795 le cofondateur du Bureau des longitudes avec Lakanal et le soutien du Comité d’instruction publique, du Dépôt de la Guerre et du Bureau du Cadastre. Fort de ces financements et soutiens divers, Lalande et ses divers « coopérateurs » sont capables d’assurer la continuité de cet important ouvrage scientifique, de la fin de l’Ancien Régime et la suppression des académies en août 1793, jusqu’au Premier Empire et la reprise en main de la production de l’éphéméride par le Bureau des longitudes. L’étude se propose de suivre les chemins du financement de cette éphéméride et par là, tenter de comprendre les motivations des divers acteurs de cette histoire.