2013
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Grégory Woimbée, « Le métier de théologien », HAL-SHS : histoire des religions, ID : 10670/1.ab6g22
Le Père Louis Bouyer (1913-2004) s'inspire du meilleur de la tradition théologique pour aborder, le métier de théologien. Le mot de « métier » peut surprendre celui qui aurait préféré celui de « vocation ». L'appel divin, et tout ce qu'il exige de sacrifice de la part de celui qui y répond, est contenu dans l'expression de Louis Bouyer. Le métier commence lorsque l'appel est entendu, il traduit à la fois une exigence personnelle et une méthode, plus un art qu'un savoir, plus un état d'esprit qu'une doctrine partisane. Louis Bouyer a puisé le meilleur de l'héritage oratorien, auquel il mêle la singularité d'une existence qui n'a jamais renoncé à dire ou à faire ce qu'elle devait. Chacun sait qu'il a évité toute forme de complaisance, y compris envers lui-même, au prix d'humeurs et d'élans qui lui valurent parfois de bouleverser l'establishment adulé par nombre de ses contemporains. Au terme d'une vie ardue, il n'aura pas menti, et c'est toute la noblesse d'un esprit libre qui apparaît à qui l'a côtoyé jadis et le lit aujourd'hui. Le théologien, qui s'exprime avec loyauté dans ses entretiens avec Georges Daix , n'a pu le faire qu'au terme d'une vie bien remplie de théologien, si bien qu'il n'y renie rien de l'héritage théologique pas plus qu'il n'y rejette les exigences de la rationalité contemporaine.