14 avril 2025
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François Pustoc’h et al., « Les formations superficielles, matériaux et ressources pour l’édification du bâti rural en Bretagne administrative du XVIe au XXe siècle », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.abf4c7...
L’utilisation de la terre crue dans l’architecture vernaculaire d’une partie de la Bretagne administrativea été une pratique courante jusqu’au début des années 1950. Deux techniques ont été utilisées :principalement la bauge et le torchis. Le rapport entre la disponibilité de ce matériau de construction etla nature du substrat géologique (régolithe : altérites et/ou dépôts de couverture) devient une questionprégnante qui constitue la problématique de cette étude.C’est la raison pour laquelle à partir de 2013, l’un de nous (FP) a mené une enquête de terrain quicherchait, d’une part, à définir précisément l’extension de l’aire géographique des constructions en baugeen Bretagne et d’autre part à dégager les zones de plus grande concentration de ces constructions au seinde cette aire.Parallèlement, l’étude du substrat géologique, du régolithe et de sa couverture pédologique a permisde révéler le lien entre l’abondance des constructions en terre crue et la présence des limons éoliens (loess)couvrant les formations géologiques essentiellement argilo-silteuses et profondément altérées attribuéesau Briovérien (fin du Précambrien du Massif armoricain).Outre le recensement des constructions en bauge l’enquête reposait également sur la collecte d’échantillonsde terre ayant été utilisée dans les édifices. Chacun de ces prélèvements a été analysé sur le plateaude sédimentologie de la plateforme de recherche LAGO du laboratoire Archéosciences de l’UMR 6566CReAAH. Ces analyses ont porté sur les caractérisations physique et minéralogique des sédiments : granulométrie(granulomètre laser Cilas 1180) ; minéralogie de la fraction lourde (séparation densimétrique)et minéralogie des argiles par diffraction des rayons X (DRX). Ces analyses révèlent la variabilité desdépôts étudiés à travers celle des spectres granulométriques et minéralogiques/Les courbes granulométriques obtenues à partir de l’analyse des échantillons de terre se révèlent être descourbes complexes composées de plusieurs courbes gaussiennes unitaires correspondant chacune à unefamille de particules. Une étude mathématique par déconvolution (démixage) a permis d’extraire chacunede ces composantes. Il a ainsi été possible d’établir la composition granulométrique de ces mélanges etde saisir la proportion des différentes composantes grâce à l’analyse de types idéalement choisis et caractérisésà partir des cartes géologiques : loess, altérites du Briovérien ou autres types de substrat. Decette façon des courbes de références ont pu être établies. L’étude minéralogique a été menée en parallèlede l’étude granulométrique, elle permet d’affiner la caractérisation des matériaux utilisés. Un SIG a étécomposé pour associer et faire la synthèse de l’ensemble des données obtenues. Cette synthèse cartographiquefait ressortir des liens entre ce type de construction et certaines caractéristiques socio-culturellesde cette aire géographique.