Faire le poids. L’aristocrate en surpoids : de l’inaptitude physique à la blessure morale aux deux derniers siècles de la République

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Résumé : Le surpoids et ses représentations ont souvent été étudiés au regard d’ exempla constitués autour de la non maîtrise des émotions si caractéristiques des mauvais empereurs. Cependant, une telle approche a tendance à omettre les transformations historiques de ces représentations. Si la nature des sources invite à la méfiance, cette étude vise néanmoins à montrer que le surpoids n’est pas un invariant historique dans le monde romain, dans la mesure où sa définition correspond aux changements politiques et sociaux de la cité. À partir d’une analyse terminologique, on observe deux tendances au cours des deux derniers siècles de la République : dans un premier temps, le surpoids est envisagé exclusivement à l’aune des pratiques militaires, ce qui, ensuite, tend à s’effacer au profit de considérations morales. Dès lors, les éléments purement physiologiques deviennent moins perceptibles au moment où l’invective intègre la longue liste des moyens pour atteindre et blesser l’honneur de l’aristocrate.

: Overweight and its representations have often been studied with regard to the exempla constituted around the non-control of emotions so characteristic of bad emperors. However, such an approach tends to omit the historical transformations of these representations. If the nature of the sources invites caution, this study nevertheless aims to show that overweight is not a historical invariant in the Roman world, insofar as its definition corresponds to the political and social changes of the city. From an analysis of terminology, two trends can be observed during the last two centuries of the Republic: at first, overweight was considered exclusively in terms of military practices, which then tended to be replaced by moral considerations. From then on, the purely physiological elements became less perceptible as invective became part of the long list of means of attacking and wounding the aristocrat’s honour.

Resumen: El sobrepeso y sus representaciones se han estudiado a menudo en relación con los ejemplos constituidos en torno a la falta de control emocional tan característica de los malos emperadores. Sin embargo, tal enfoque tiende a omitir las transformaciones históricas de estas representaciones. Si la naturaleza de las fuentes invita a la desconfianza, este estudio pretende, no obstante, demostrar que el sobrepeso no es una invariante histórica en el mundo romano, en la medida en que su definición corresponde a los cambios políticos y sociales de la ciudad. A partir del análisis de la terminología, se observan dos tendencias durante los dos últimos siglos de la República: al principio, el sobrepeso se consideraba exclusivamente en términos de prácticas militares, que luego tendieron a ser sustituidas por consideraciones morales. A partir de ese momento, los elementos puramente fisiológicos se hicieron menos perceptibles, ya que la invectiva pasó a formar parte de la larga lista de medios para atacar y atentar contra el honor del aristócrata.