Modernizing Macao : public works and urban planning in the imperial network, 1856-1919 Moderniser Macao : travaux publics et aménagement urbain dans le réseau impérial, 1856-1919 En Fr

Résumé En Fr

The 1850s saw the beginning of the planned transformation and expansion of the Macanese urban landscape, unprecedented in its accelerated pace as in its wide territorial scope, in many ways setting the tone for present-day urban development in the Chinese Special Administrative Region (SAR). The present thesis seeks to document and analyze this process in its early stage, through original research into public works and other government-sponsored urban interventions under the influence of the Portuguese administration, with the purpose of interpreting how the city's changing built environment both represented and conditioned the province's economic, social and political dynamics, thus filling a gap in the current knowledge on the history of the Portuguese province's transition into a modern urban landscape.It is set in the broader context of Portuguese overseas action and administration in the long nineteenth century's so-called age of imperialism and its bourgeoning world urban system, where the major cities of the world became increasingly interconnected, trading in people, knowledge, images and ideas, but also in capital, labor and goods between them. As if the world had become, through the influence of the Western network of empires, one large, interdependent city, mainly fostered by the progress of transport and communication infrastructures.Stemming from these considerations, a main focus of this research is the idea of the globalizing impact of modernization at the scale of this imperial network. In other words, how the modernization of these urban hubs became a global process through the expansion of the industrial revolution techno-scientific advancements, but also of progressive cultural constructs, such as hygiene and public health, and of the new governance and territorial management models, as well as the new legislative instruments enabling Western states to implement this panoply of ‘material improvements'. As such, and although in necessarily different measures, these transformations were affecting all the interconnected territories, regardless of their geographical situation, or of their preponderance in the colonial hierarchy of each state, be they capitals, metropolitan provincial cities or overseas provincial cities. They were happening at the same time, materializing the same philosophies and using the same technical, scientific and legal tools, resulting in the recognizable features of the modern city.While in line with recent post-colonial studies working on the connections between architecture and urbanism and the imperial machineries, the purpose of this study is less to give an insight on modernization in the colonial context, or a look into an example of a Chinese indigenous modernity, but rather to present a globally aware case study which, in turn, may contribute to nurture a better-informed, more locally aware, global narrative of the urban modernization process.On a related note, this thesis also hopes to contribute to strengthening the ties between primary source-based historical research on the long nineteenth century Western urban modernity, and the reassessment of its heritage value. This is a more operational sort of ambition, which sees in the history of modern urban planning a valuable resource for devising better informed, more integrated strategies of urban landscape conservation and management, whether regarding the Historic Center of Macao UNESCO-classified property, or any other similar context throughout the European world, where the under-researched modern urban landscape may be falling prey to several irreversible pressures with significant loss of cultural heritage.

Les années 1850 ont vu le début de la transformation et d'expansion planifiées du paysage urbain de Macao, sans précédent dans sa vitesse comme dans sa large portée territoriale, donnant le ton pour le développement urbain de la Région Administrative Spéciale (RAS) chinoise aujourd'hui. Mon travail cherche à documenter et à analyser ce processus à ses débuts, à travers une recherche sur les travaux publics et autres interventions urbaines directement commanditées ou fortement influencées par l'administration portugaise, dans le but d'interpréter comment cet environnement urbain en transformation à la fois représentait et conditionnait les dynamiques économiques, sociales et politiques du territoire, et ainsi combler une lacune dans les connaissances actuelles sur l'histoire de la transition de cette province portugaise en un paysage urbain moderne.Il se situe dans le contexte plus large de l'action et de l'administration portugaises dans l'outremer pendant le long 19ème siècle, son âge de l'impérialisme et le correspondant système urbain mondial, au sein duquel les principales villes du monde sont devenues progressivement interconnectées, échangeant en personnes, savoirs, images et idées, mais aussi en capital, en travail et en biens entre elles. Comme si le monde était devenu, grâce à l'influence du réseau des empires occidentaux, une vaste cité interdépendante, stimulée par le progrès des infrastructures de transports et communications.Dans ce sens, un des axes principaux de ma recherche est l'idée de l'impact globalisant de la modernisation à l'échelle de ce réseau impérial. Autrement dit, comment la modernisation de ces centres urbains est devenue un processus global à travers l'expansion des avancées technoscientifiques de la révolution industrielle, mais aussi de concepts culturels progressistes, tels que l'hygiène et la santé publiques, ou bien de nouveau modèles d'administration territoriale, tout comme des nouveaux instruments juridiques nécessaires à la mise en œuvre, par les états occidentaux, de cette panoplie d'intérêts matériels. Aussi, et même si en différentes mesures, ces transformations affectaient tous ces territoires interconnectés, indépendamment de leur situation géographique ou de leur prépondérance dans la hiérarchie coloniale de chaque état, qu'ils fussent des capitales, des villes provinciales métropolitaines ou des villes provinciales de l'outremer. Elles se tenaient au même moment, matérialisant les mêmes philosophies et utilisant les mêmes instruments techniques, scientifiques et juridiques, entrainant les caractéristiques reconnaissables de la ville moderne.Même si je me positionne dans la ligne de récents études post-coloniales essayant deproblématiser les mécanismes de l'impérialisme à travers l'architecture et l'urbanisme, mon objectif, n'est pas tant de montrer encore un exemple de modernisation dans le contexte colonial, ou d'illustrer un cas de modernité indigène chinoise, mais plutôt de présenter un cas d'étude local dans une perspective globale afin que, à son tour, cette analyse puisse contribuer à nourrir une narrative globale mieux informée des processus de modernisation urbaine.A titre complémentaire, ma thèse espère pourvoir contribuer également à renforcer les liens entre la recherche historique sur le sujet de la modernité urbaine occidentale dans le long 19ème siècle, et la réévaluation de sa valeur patrimoniale. Il s'agit d'une ambition plutôt opérationnelle, qui voit dans l'histoire de l'aménagement urbain moderne une ressource précieuse à l'élaboration de stratégies mieux informées et plus intégrées de conservation et de gestion des paysages urbains, que ce soit en rapport avec le Centre Historique de Macao, classé à l'UNESCO, ou avec n'importe quel autre contexte similaire à travers le monde européen où, par manque de connaissances sur le paysage urbain moderne, celui-ci puisse être victime de pressions diverses et irréversibles avec de graves dégâts patrimoniaux.