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Hugo Clemot, « Panic in the movies ou deux ou trois formes de la panique dans le cinéma apocalyptique », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10.3917/sdes.015.0083
Près de dix ans après le succès des films 28 days later (28 jours plus tard, Boyle, 2002) et 28 weeks later (28 semaines plus tard, Fresnadillo, 2007), plusieurs œuvres télévisuelles et cinématographiques à gros budget récentes, qui relèvent elles aussi du genre de l’horreur épidémique, comme The Walking Dead (série TV, Darabont et Kirkman, 2010-auj.), Contagion (Soderbergh, 2011) ou World War Z (Forster, 2013) flattent encore le goût contemporain pour la mise en scène de la panique. À suivre la définition, fidèle au mythe de Pan, de ce que Jean-Pierre Dupuy appelle « l’école française », selon laquelle la panique serait une émotion particulièrement irrationnelle et contagieuse, il ne semble pas étonnant que le genre cinématographique de l’horreur épidémique s’y intéresse autant.Cependant, si certains genres cinématographiques existent en relation avec une émotion que les films qui les composent sont censés susciter chez les spectateurs de façon privilégiée, alors il faut reconnaître qu’il est un film qui est une sorte de matrice des films d’horreur épidémique, bien que ne s’y produise aucune épidémie, et qui tendrait plutôt à vérifier la thèse de l’école américaine selon laquelle « [l]a panique est beaucoup moins irrationnelle et sauvage que le mythe la décrit » : Panic In The Year Zero (Panique année zéro, Ray Milland, 1962). Mieux, le film nous permet de penser la panique ordinaire et ses remèdes selon deux ou trois formes de première importance pour la subjectivité moderne.