Jésuites, Juifs, francs-maçons : la rhétorique au service de la conspiration

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2016

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Loïc Nicolas, « Jésuites, Juifs, francs-maçons : la rhétorique au service de la conspiration », Diogène, ID : 10670/1.ada68b...


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Résumé En Fr

In this paper, I will discuss the conspiracy accusations made against those that have put speech and arguments, Rhetoric and also criticism at the heart of their social practice or teaching; those that some people see as the New Sophists. Three groups, three “powers”, three “forces”, said to be evil and occult, deserve a particular attention: Jesuits, Jews, and Freemasons. These three groups have haunted the political imagination of the last two centuries. And it is indubitable that they still inhabit ours. Notwithstanding their undeniable differences and, sometimes, their reciprocal aversion, we must recognize the closeness of the reproaches made by their respective critics and opponents. Reproaches that have been linked the Great World Conspiracy, and still are. Demonized, they fascinate as much as they disgust. They are laughed at as much as they are feared. Jesuits, Jews, and Freemasons: all are accused to utilize the same weapons of discourse and speech to mystify the simple, credulous, ill-informed, and to lose them in the maze of contradictory judgments; accused to make them users of criticism and doubt.

Dans le cadre de cet article, je m’intéresserai à l’accusation de complot portée contre ceux qui ont mis la rhétorique et l’argumentation critique au cœur de leur pratique sociale et/ou de leur enseignement ; ceux que d’aucuns voient comme les nouveaux sophistes. À cet égard, trois groupes, trois « puissances », trois « forces » jugées malfaisantes et occultes, méritent une attention particulière : les jésuites, les Juifs et les francs-maçons. Ces trois groupes ont hanté l’imaginaire politique des deux derniers siècles et continuent d’habiter le nôtre. Nonobstant leurs différences indéniables et, parfois, leur aversion réciproque, il convient de souligner la parenté des griefs adressés par leurs détracteurs et opposants respectifs. Lesquels les ont rattachés (et les rattachent encore) au grand complot mondial. Démonisés, ils fascinent autant qu’ils dégoûtent. On les moque autant qu’on les craint. Jésuites, Juifs, francs-maçons : tous sont accusés d’utiliser les mêmes armes du discours pour mystifier les esprits (simples, faibles, crédules, mal informés) et pour les égarer dans le dédale des opinions contraires ; accusés de leur faire fréquenter la critique et le doute.

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